Les expositions à des produits chimiques dangereux dans le cadre du travail concernent 38 % des salariés français en 2007.
Ce chiffre est considérable, et les maladies ou les décès liés au contact avec des produits chimiques dangereux est encore élevé.
Le scandale de l'amiante est présent dans tous les esprits, et l'exposition aux produits dangereux est une préoccupation de santé publique.
En 2008, les malades de l'amiante déclarés par la sécurité sociale sont au nombre de 5649, mais ce chiffre va encore augmenter jusqu'en 2030 environ, les maladies de l'amiante se déclarant entre 20 à 50 ans après l'exposition.
Les salariés français les plus exposés à des produits toxiques sont ceux du bâtiment (66 %) , de l'industrie (50 %), de l'agriculture (56 %).
Le benzène figure parmi les substances les plus incriminées : 35 000 salariés de l'industrie, travaillant notamment dans le secteur de la chimie organique (fabrication de résines, colles...) et de la pharmacie, y seraient exposés. Le benzène a des effets très toxiques, voire mortels : toxicité pour les cellules sanguines, la moelle osseuse, cancers du sang, altérations génétiques...
Le formaldéhyde, qui est utilisé dans la fabrication des panneaux de bois et la pharmacie, pour les désinfectants, ainsi que dans l'industrie textile pour le traitement du cuir, expose plus de 42 000 salariés a de possibles cancers des sinus, de la cavité buccale ou nasale.
Une liste des produits ou substances chimiques cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR) est établie à l'échelle française et européenne et impose des règles particulières d'utilisation et de prévention des risques concernant ces produits.
La réglementation impose aux employeurs de :
- supprimer l'utilisation de produits présentant un risque CMR irréversible
- remplacer les produits CMR par des produits moins dangereux
- réduire le risque d'exposition au minimum
La directive européenne REACH, qui a pour ambition de contrôler les substances chimiques produites, utilisées et importées dans les pays membres de l'Union Européenne, tentera de répondre aux problèmes des produits chimiques toxiques.
Les industriels devront fournir la preuve de l'innocuité des produits qu'ils fabriquent, dont ils importent plus d'une tonne par an, produits auxquels sont exposés les salariés dans le cadre de leur travail.