Une grave crise alimentaire mondiale sévit depuis 2007 à cause de la flambée des prix des denrées alimentaires de base. Le prix du riz, du blé, du maïs... a doublé ces dernières années.
Les pays en voie de développement rencontrent de graves difficultés face à cette flambée des prix : 100 millions de personnes souffrant de la faim devraient se rajouter aux 862 millions de personnes déjà affamées dans le monde.
Des émeutes de la faim se sont déroulées en 2008 en Afrique, Asie et Haïti notamment, provoquant des dizaines de morts.
Le Fond Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale considèrent que 33 pays sont menacés de troubles politiques graves.
Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), 37 pays sont menacés de crise alimentaire.
Les causes de l'augmentation massive des prix de l'alimentation et de cette crise alimentaire sont diverses :
- La crise financière mondiale qui sévit et voit des spéculations s'effectuer massivement sur les produits alimentaires de base, contribue fortement à la hausse des prix. Alors que les prix des produits agricoles étaient assez stables depuis 2000, il s'opère un réajustement brutal de prix par rapport à leur valeur réelle.
- La démographie galopante donne de plus en plus de bouches à nourrir sur Terre, elles seront 9 milliards en 2050.
- l'augmentation de la consommation de viande dans le monde, notamment en Chine, nécessite des quantités énormes de céréales pour nourrir les animaux : ces céréales sont par conséquent enlevées du marché alimentaire humain.
- la désertification des sols et leur appauvrissement à cause de pratiques agricoles intensives et du réchauffement climatique.
- les subventions agricoles octroyées aux agriculteurs des pays riches desservent les agriculteurs des pays pauvres, les produits subventionnés des pays riches étant inaccessibles et insurmontables pour les pays en voie de développement.
- les biocarburants consacrent 100 millions de tonnes de denrées alimentaires de base aux pleins des automobiles, et les retirent du marché alimentaire mondial.
Les ménages des pays en voie de développement sont obligés de consacrer 60 % à 90 % de leur budget à l'alimentation, contre 10 à 20 % dans les pays développés.
Les solutions pour résoudre cette crise alimentaire existent, mais une volonté politique et économique forte est nécessaire, et de changements de pratiques agricoles sont indispensables, ce qui semble très loin de la réalité aujourd'hui.
Malgré les efforts de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture) pour trouver une issue à cette crise, les différents pays sont très frileux sur la mise en œuvre des actions qui mettrait un terme, et de façon durable, à cette crise.
Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a demandé des dons à hauteur de 755 millions de dollars pour faire face à la crise, qui permettraient d'assurer seulement 60 % des besoins.
La FAO nécessite 1,7 milliards de dollars pour aider les agriculteurs qui ne réussissent pas à produire suffisamment.
La relance des cultures vivrières et locales, l'augmentation des productions avec des méthodes durables, l'arrêt des subventions agricoles pour les pays développés, le désengagements des produits alimentaires de base de la spéculation boursière, la limitation de la production de biocarburants, une révolution verte en somme est nécessaire pour enrayer cette crise majeure.