L’éthanol est un alcool présent dans les boissons alcoolisées. Le bioéthanol est l’éthanol d’origine agricole : il est produit par la fermentation de sucres naturels, notamment la betterave, la canne, le blé, le maïs…
L’éthanol est utilisé comme carburant en additif de l’essence, c'est-à-dire qu’il n’est pour le moment pas utilisable seul pour faire fonctionner une automobile.
L’incorporation de l’éthanol dans l’essence est possible jusqu’à 5 % du volume sans modification des moteurs. Il existe des mélanges riches en éthanol (85 % d’éthanol 5 % d’essence), utilisés par certains véhicules qui ont été adaptés pour ce procédé.
Le mélange essence-éthanol, est à la combustion finale dans l’automobile moins émetteur de CO2 que l’essence pure.
Mais l'éthanol en tant que biocarburant n’apparaît pas écologique, car la culture des céréales et de la betterave est fortement consommatrice de surface agricole, d’eau, de pesticides, et émettrice de gaz à effet de serre via le transport et les machines utilisées.
De plus, les biocarburants enlèvent des millions de tonnes de denrées sur le marché mondial de l'alimentation, ce qui contribue à aggraver la crise alimentaire.
Selon un rapport de la DIREN/ADEME, pour remplacer l’intégralité du pétrole utilisé dans les transports, il faudrait consacrer 66 % du territoire français à la culture du colza, ou 86 % du territoire à la culture du tournesol.
Pour le bioéthanol, il faut analyser tout le cycle de vie de sa production pour comprendre son impact environnemental, c'est-à-dire qu’il faut prendre en compte toutes les consommations d’énergie et les pollutions générées pour la culture intensive de la betterave et la fabrication de l’alcool :
- Utilisation de machines consommatrices de carburants et émettrices de gaz à effet de serre pour la culture et le transport des betteraves.
- Utilisation massive de pesticides pour la culture, générant une pollution considérable des sols, des cours d’eau et nappes phréatiques…
- Consommation d'énergie pour produire les engrais, les machines, tous les traitements après la récolte : par exemple, la distillation est effectuée avec des énergies fossiles, qui émettent beaucoup de gaz à effet de serre.
- Déforestation liée à la nécessité d’une grande surface agricole.
Au final, si l’on prend en considération toutes ces consommations intermédiaires, il faut utiliser pour produire les biocarburants nécessaires aux transports 104 % de surface du territoire français pour le colza, 118 % pour le tournesol, 420 % pour la betterave, et 9400 % pour le blé.