Les biocarburants, ou agrocarburants sont des carburants obtenus à partir de produits d’origine agricole. Il existe trois grandes filières de biocarburants :
- Les biocarburants obtenus à partir de culture oléagineuse (colza et tournesol)
- Les biocarburants obtenus à partir d’alcools (éthanol, méthanol)
- Les biocarburants obtenus à partir du biogaz
A la combustion, les biocarburants émettent beaucoup moins de gaz à effet de serre, moins de particules dues aux hydrocarbures imbrulés et moins de monoxyde de carbone que le pétrole.
Les biocarburants sont souvent présentés comme une alternative écologique au pétrole et un carburant "vert" et "propre" : c'est loin d'être le cas dans l'état actuel de leur composition et de leur mode de fabrication.
Les biocarburants ne peuvent en aucun cas remplacer à terme le pétrole car ils nécessitent une surface de terre cultivable considérable, pour un rendement plus faible. Les plantations industrielles de soja, de palmiers à huile, de canne à sucre, sont responsables de déforestation : elles éradiquent des millions d'hectares de forêts primaires et toute leur biodiversité.
Les agrocarburants ont également une responsabilité dans la grave crise alimentaire mondiale qui sévit depuis 2008, car ils enlèvent du marché alimentaire mondial 100 millions de tonnes de denrées alimentaires.
Un plein de biocarburant dans une voiture de type 4x4 représente la ration alimentaire annuelle de maïs d’un homme vivant dans un pays en voie de développement. De plus, les cultures vivrières qui nourrissent les populations locales sont abandonnées au profit de la culture des agrocarburants, plus rentables d'un point de vue économique, ce qui accentue la pénurie alimentaire.
Selon un rapport de la DIREN/ADEME, pour remplacer l’intégralité du pétrole utilisé dans les transports, il faudrait consacrer 66 % du territoire français à la culture du colza, ou 86 % du territoire à la culture du tournesol.
Les biocarburants obtenus à partir d’alcool sont beaucoup moins gourmands en terre cultivable, notamment la culture de la betterave pour fabriquer de l’éthanol, qui ne réclamerait que 23 % du territoire français, et qui dispose d’un meilleur rendement que les oléagineux.
Pour l’éthanol par exemple, il faut analyser tout le cycle de vie de sa production pour comprendre son impact environnemental, c'est-à-dire qu’il faut prendre en compte toutes les consommations d’énergie et les pollutions générées pour la culture intensive de la betterave et la fabrication de l’alcool :
- Utilisation de machines consommatrices de carburants et émettrices de gaz à effet de serre pour la culture et le transport des betteraves.
- Utilisation massive de pesticides pour la culture, générant une pollution considérable des sols, des cours d’eau et nappes phréatiques…
- Consommation d'énergie pour produire les engrais, les machines, tous les traitements après la récolte : par exemple, la distillation est effectuée avec des énergies fossiles, qui émettent beaucoup de gaz à effet de serre.
- Déforestation liée à la nécessité d’une grande surface agricole.
Au final, si l’on prend en considération toutes ces consommations intermédiaires, il faut utiliser pour produire les biocarburants nécessaires aux transports, 104 % de surface du territoire français pour le colza, 118 % pour le tournesol, 420 % pour la betterave, et 9400 % pour le blé.
On constate donc que les biocarburants actuels ne peuvent pas remplacer à terme le pétrole, et de surcroît comportent des inconvénients écologiques et humains majeurs.
Des biocarburants de deuxième génération sont en cours d’études pour pallier aux déficits écologiques des biocarburants classiques.