Le PolyChloroBiphényle, également appelé PCB ou Pyralène, est une molécule chimique longtemps utilisée comme huile dans les transformateurs et les condensateurs. Les PCB ont également été employés comme lubrifiant dans les pompes, turbines, soudures, adhésifs et peintures notamment, avant d’être interdits en 1987 en raison de leur toxicité.
Déclarés dangereux pour la santé, les PCB ont été interdits en France en 1979 dans les applications ouvertes (encres d’imprimerie, adhésifs, …), puis dans tout type d’appareil par un décret du 2 février 1987. Celui du 18 janvier 2001 a ensuite prévu la création d’un plan d’élimination des PCB, dont l’échéance a été fixée au 31 décembre 2010.
Les détenteurs d’appareils fabriqués avant 1987 et susceptibles de contenir des PCB ont alors eu pour obligation d’en faire évaluer la concentration. Si la teneur en PCB dépassait les 500mg/kg, l’appareil devait être éliminé ou décontaminé. En-deçà de ce seuil et pour une concentration en PCB toujours supérieure à 50mg/kg, une déclaration ou une demande d’autorisation relevant du régime des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) est devenue nécessaire pour utiliser l’appareil.
De telles précautions ne sont pas superflues : les conséquences néfastes des PCB sur l’environnement sont multiples. Leur semi-volatilité leur permet de se déplacer et ainsi de polluer sur de grandes distances. Leur stabilité chimique les rend résistants à la biodégradation. Ils persistent donc dans l’environnement durant une longue période. Par ailleurs, les PCB ont une tendance à la bioconcentration et à la bioamplification : leur concentration augmente lorsqu’ils passent de l’eau à un organisme aquatique, et croît continuellement tout au long de la chaîne alimentaire. Ainsi, des facteurs de concentration de l’ordre du million ont été relevés dans les chaînes trophiques des grands lacs Nord-Américains. Une réduction de l’effectif de nombreuses espèces aviaires et mammifères y a été observée (phoques de la mer du Nord et de la Baltique, Bélugas du Saint-Laurent, loutres d’Europe occidentale), du fait de leur exposition permanente aux PCB via leur réseau trophique.
En France, la baie de Seine est la plus polluée au monde par les PCB. Son bassin versant compte 97 sites pollués. Et dans les ports de Rouen et du Havre, les dragages de plus en plus profonds et le déstockage de polluants pour permettre à des porte-conteneurs arrivant de Chine de naviguer dans de meilleures conditions, perturbent les sédiments du fleuve et de l’estuaire. Les anguilles, sardines et tourteaux en sont les premières victimes.
Sur l’homme, les conséquences néfastes des PCB sont variables. Une exposition aiguë (accidentelle de courte durée) n’entraîne pas de conséquences graves. A forte dose, cette exposition aiguë peut provoquer des irritations de la peau. D’autres effets ont été observés de manière rare : infections hépatiques, neurologiques, bronchites chroniques, maux de tête, vertiges, dépressions, troubles de la mémoire et du sommeil, nervosité, fatigue, impuissance.
Une exposition chronique de l’homme ou de l’animal aux PCB présente en revanche des dangers beaucoup plus importants : toxicité pour la reproduction, immunotoxicité, cancérogénéité, dommages sur le foie, effets sur la reproduction ou sur la croissance. Des études sont actuellement en cours concernant les effets des PCB sur les hormones thyroïdiennes et le développement du cerveau. En cas de combustion, les PCB dégagent par ailleurs des composés à forte toxicité : les furannes et les dioxines, connues pour leur caractère cancérigène.
La quantité de PCB produits aux USA, en Europe de l’Ouest et au Japon entre 1930 et 1980 est estimée à 1 million de tonnes. Le programme des nations unies pour l’environnement (PNUE) considère les PCB comme l’un des 10 polluants organiques les plus persistants.