Une marée noire est un déversement brutal et localisé de pétrole ou de produits pétroliers bruts en mer, à cause d'un accident ou d'un rejet volontaire ou non. Une nappe d'hydrocarbure se forme à la surface de l'eau et peut s'étendre sur plusieurs centaines de kilomètres.
Une marée noire se produit en cas d'accidents de pétroliers, de plates-formes pétrolières off-shore ou de terminal pétrolier, de dégazages et déballastages sauvages, ou encore de déversements à terre causés par l'industrie et les guerres
Une marée noire produit une catastrophe écologique : les nappes d'hydrocarbures, les boulettes, galettes ou plaques de pétrole polluent la mer et les côtes.
La faune et la flore marines sont très affectées par les hydrocarbures : les animaux marins, les oiseaux qui pêchent leur nourriture, les algues et les micro-organismes subissent les effets du pétrole. Destruction du plancton, engluement des algues, ingestion de boulettes par les poissons, souillure du plumage pour les oiseaux... de nombreuses espèces périssent lors des marées noires.
Les écosystèmes du littoral sont également touchés par les engluements et les souillures, notamment les algues, crustacés, coquillages, poissons et oiseaux qui vivent dans les mares du littoral, ainsi que les marais, les cultures piscicoles et les mangroves tropicales.
Le coût environnemental, humain et économique d'une marée noire est élevé : les effets sur la biodiversité peuvent durer, de plusieurs mois à plusieurs années. Les activités de pêche, d'ostréiculture et de conchyliculture sont fortement affectées par les pollutions, ainsi que les activités touristiques et l'image de la région touchée.
Le coût financier est considérable : le nettoyage, la dépollution, l'indemnisation des victimes de dommages coûte également très cher. Pour le naufrage du pétrolier Erika, les frais de nettoyages et de dommages économiques sont estimés à 99,258 millions d'euros.
De nombreuses marées noires se sont produites au cours des vingt dernières années. Les plus graves sont restées dans les mémoires, avec le nom de leur pétrolier : l'Amoco Cadiz en 1978, l'Exxon Valdez en 1989, l'Erika en 1999 et le Prestige en 2002.
La législation s'est renforcée en France pour lutter contre les marées noires et les dégazages sauvages. L'application du principe pollueur-payeur oblige désormais le responsable de la pollution à financer et réparer les dommages.
A la suite de la marée noire consécutive au naufrage de l'Erika, le Comité Interministériel de l'Aménagement et du Développement du Territoire (CIADT) a décidé de créer un Réseau de Recherche et d'Innovation Technologiques (RRIT) sur le thème "Pollutions Marines Accidentelles et conséquences écologiques".
Le réseau RITMER notamment associe des équipes de recherche publique, des acteurs industriels et des opérateurs et gestionnaires publics et professionnels de la mer, et a pour objectif d'identifier les besoins prioritaires et de susciter et soutenir des actions de recherche coopératives en vue d'accroître les capacités de réponses technologiques aux marées noires.