Une zone morte est une zone aquatique avec une très faible teneur en oxygène dissous (hypoxie), qui provoque l'asphyxie de la faune et de la flore, et donc la mort de toute la biodiversité marine présente dans cette zone. Elles peuvent être présentes dans les mers et les océans, mais aussi dans les estuaires, les rivières, les lacs, les mares...
La zone morte est la dernière phase de l'eutrophisation de l'eau, provoquée par le rejet de substances nutritives trop riches, provenant notamment des phosphates contenus dans les lessives, ainsi que l'azote et les nitrates, contenus dans les engrais utilisés dans l'agriculture intensive. La pollution de l'eau est provoquée également par les nombreux rejets industriels.
L'étendue des zones mortes ne cesse de s'accroître : en 2008, environ 245 000 km² sont concernés. Plus de 400 zones mortes sont recensées sur la planète, la plus grande étant située dans la mer Baltique. Il en existe également dans la mer Noire, le Golfe du Mexique, et le détroit de Kattegat en Suède notamment.
L'impact écologique, social et économique de ces zones mortes est considérable. En plus de la destruction de nombreuses espèces et écosystèmes, les zones mortes affectent toute l'industrie de la pêche, en diminuant les ressources halieutiques. Elles dégagent également de grandes quantités de méthane et de dioxyde de carbone (CO2), gaz à effet de serre responsables du réchauffement climatique.
Réduire l'hypoxie d'un littoral est un processus long et complexe. Seuls la maîtrise des rejets agricoles et industriels polluants, la réduction de l'utilisation des engrais et pesticides dans l'agriculture et le bannissement des phosphates dans les lessives pourraient permettre d'améliorer la situation.