Une espèce invasive ou envahissante est une espèce introduite dans un milieu qui n'est pas son milieu d'origine, et dont le développement va nuire aux espèces et à la biodiversité locale.
L'invasion biologique est désormais reconnue comme la deuxième cause, après la destruction des habitats, du déclin de la biodiversité. Les espèces introduites rentrent en compétition avec les espèces autochtones : elles peuvent devenir leur prédateur, leur transmettre des maladies, ou détruire leur habitat.
De plus les espèces envahissantes ont en général un fort potentiel reproducteur. L'écosystème dans lequel elles vont s'implanter ne comporte pas forcément de prédateur ou de pathologies qui vont régulent leur développement.
L'introduction des espèces invasives est majoritairement réalisée par l'homme. Il existe plusieurs modes d'introduction :
- introduction directe et volontaire pour la culture, le commerce, l'élevage ou en tant qu'animal domestique.
- introduction indirecte et involontaire, par les transports, le voyage, le tourisme... Par exemple le déballastage des navires : c'est l'action de vidanger l'eau de mer contenue dans le navire. Cette eau contient des particules ou espèces animales et végétales qui ont été collectées dans les eaux d'origine du navire et qui, lors du déballastage, se retrouvent projetées dans un autre écosystème auquel elles peuvent nuire.
Environ une espèce introduite sur mille peut devenir invasive. Tous les pays sont touchés par les espèces envahissantes, et la France n'est pas épargnée. Selon la Société Nationale de Protection de la Nature (SNPN), les plantes introduites en France et s’étant développées au point de supplanter par endroit la flore locale sont nombreuses : les jussies, les renouées, la myriophylle du Brésil, l’élodée du Canada, la caulerpe, la balsamine de l’Himalaya, l’érable negundo, le sénéçon du Cap, l’ambroisie à feuilles d’armoise, la berce du Caucase, l’ailante...
Les espèces animales sont elles aussi variées : perche soleil, poisson-chat, silure glane, grenouilles taureau et rieuse, xénope, écrevisses américaines, capricorne asiatique, tortue de Floride, tortue apeuse, ibis sacré, érismature rousse, ragondin, rat musqué, vison d’Amérique...
Dans le cadre de la préservation de la diversité biologique, la lutte contre les espèces invasives fait partie des priorités : méthodes préventives, lutte biologique par l'introduction de prédateurs, lutte mécanique par arrachage des plantes invasives ou encore la lutte chimique, qui comporte de nombreux désavantages car elle est très toxique pour l'environnement.