Selon Novethic, filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations, l’Investissement Socialement Responsable (ISR) rassemble toutes les démarches qui consistent à intégrer des critères extra-financiers dans les décisions de placements et la gestion de portefeuilles.
Les entreprises sélectionnées pour les ISR le sont pour leur démarche socialement responsable et leurs actions de protection de l’environnement, en plus de leurs critères financiers, ainsi que pour leur activité non préjudiciable (exclusion des secteurs d’activités comme l’armement, le tabac, le jeu, les entreprises polluantes...)
Il existe trois types d’ISR :
- Les fonds socialement responsables ou de développement durable : ils concernent les entreprises les plus performantes en développement durable. Elles sont évaluées selon des critères sociaux et environnementaux, corrélés à des critères financiers.
- Les fonds d’exclusion : ces fonds excluent, pour des raisons morales ou religieuses, certains secteurs comme l’armement, le jeu, le tabac... Ils sont plus particulièrement présents dans les pays anglo-saxons.
- L’engagement actionnarial : les investisseurs exigent des entreprises une politique de responsabilité sociale plus forte par l’exercice des droits de vote en assemblées générales, et par un dialogue direct.
Il existe également d’autres fonds, appelés fonds de partage ou fonds solidaires, qui reversent à des associations ou des ONG une partie de leurs revenus.
Le marché européen de l’ISR reste encore marginal, estimé à 1 % de toutes les transactions, mais est en très forte progression. Aux États-Unis, l’ISR prend une grande ampleur, constituant environ 13 % des placements soit environ 2 trillions de dollars en 2004.
L'ISR a un impact fondamental sur la performance, l’innovation, la création de valeur pour l’entreprise. Une entreprise s’impliquant dans le développement durable a une meilleure gestion des risques sociaux et environnementaux, et gagne aussi en valeur.
L’ISR modifie les relations entre les actionnaires et les entreprises : incitation à l’activisme actionnarial, transparence envers les actionnaires sur les pratiques environnementales et sociales, dialogue et exercice du droit de vote des actionnaires en assemblée générale.
Concernant la sélection des entreprises, différentes méthodes sont utilisées. Les banques et gestionnaires de fond sélectionnent eux-mêmes les entreprises, ou font appel aux services d'un bureau d'étude spécialisé indépendant.
Les entreprises sont notées par des bureaux d’études ou des agences de notations extra-financières, dont les critères de sélection et la méthodologie ne sont pas forcément les mêmes : ce manque de cohérence empêche de comparer les entreprises et d’harmoniser le système d’ISR.