La croissance démographique et l'augmentation des revenus d'une partie de la population mondiale engendrent une forte hausse de la consommation de viande et de lait dans le monde.
En 2000, 229 millions de tonnes de viande étaient consommées : 465 millions de tonnes le seront en 2050. La consommation de lait augmentera quant à elle de 580 à 1 043 millions de tonnes sur la même période.
L'élevage représente environ 40 % de la production agricole mondiale en 2008. Il fait vivre une multitude de petits agriculteurs des pays en voie de développement.
Mais la forte croissance de la filière de l'élevage bovin a un impact environnemental considérable. La production des aliments destinés aux animaux ainsi que tout le cycle de vie de l'élevage a des répercussions environnementales très négatives : l'élevage est une des sources principales de la dégradation des sols et de l'eau.
La culture du maïs et du soja pour l'alimentation des animaux ainsi que la production du fourrage emploient de grandes quantités d'eau et de terres arables. La production fourragère utilise plus de 30 % des terres cultivables et le pâturage occupe 26 % de la surface terrestre.
L'agriculture intensive pratiquée pour le maïs ou le soja utilise massivement des engrais chimiques et des pesticides, responsables de graves pollutions de l'eau et des sols : eutrophisation de l'eau, zones mortes aquatiques, détérioration des récifs coralliens, appauvrissement, érosion et désertification des sols...
L'élevage est également producteur d'agents polluants comme les déjections ainsi que les déchets d'animaux, contenant des antibiotiques, des hormones, des virus, des bactéries et des parasites parfois très pathogènes ; les déjections sont également une source de pollution aux nitrates considérable.
Selon la FAO, la filière de l'élevage émettrait plus de gaz à effet de serre que le secteur des transports. Elle émet :
- 9 % du dioxyde de carbone (CO2) mondial, à cause de l'extension des surfaces agricoles qui détruit les surfaces forestières.
- 37 % de méthane provenant du système digestif des ruminants.
- 65 % d'hémioxyde d'azote, émanant du fumier, qui a un potentiel de réchauffement global 296 fois plus élevé que le CO2.
- 64 % de l'ammoniac, qui contribue aux pluies acides.
Un rapport de la FAO préconise plusieurs actions pour lutter contre la pollution liée à l'élevage :
- Dégradation des sols : restauration des terres endommagées par la conservation des sols, meilleure gestion des systèmes de pâturage, protection des zones sensibles.
- Émissions de gaz à effet de serre : gestion durable de la production agricole et fourragère, amélioration de la nutrition animale et de la gestion du fumier pour réduire les émissions de méthane et d'azote.
- Pollution de l'eau : meilleure gestion des déchets animaux, meilleure alimentation pour améliorer l'absorption des substances nutritives, meilleure utilisation des déjections transformées sur les terres agricoles.
- Perte de biodiversité : amélioration de la protection des zones vierges, maintien de la connectivité entre les zones protégées, intégration de la production animale et des producteurs dans l'aménagement du territoire.