Naissance et histoire des fondements du concept de développement durable et de ses enjeux
Le développement durable n’est pas récent : la recherche d’un équilibre entre protection de l’environnement et développement économique et social a été depuis longtemps au centre des préoccupations et des réflexions.
Dès 1951, l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) publie le premier Rapport sur l’état de l’environnement dans le Monde, rapport précurseur dans sa recherche de réconciliation entre économie et écologie.
Le Club de Rome, dans les années 1960-1970, avait déjà travaillé sur des concepts dépassant les idées écologistes de l’époque.
Il commanda un rapport à des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) qui sera publié en 1972 (Rapport Meadows) : il démontre que "dans un monde aux ressources naturelles limitées, un modèle économique fondé sur une croissance illimitée conduira à un effondrement des sociétés telles que nous les connaissons avant 2100".
En 1972, les Nations Unies organisent à Stockholm la conférence des Nations Unies sur l’environnement humain, dont l’objectif est l’examen des liens entre environnement et développement.
Maurice Strong, organisateur de cette conférence, est à l’initiative du concept d’écodéveloppement : il introduit un modèle de développement économique compatible avec l’équité sociale et la prudence écologique, qui serait basé sur la satisfaction des besoins plutôt que sur une augmentation incontrôlée de l’offre.
Le français Ignacy Sachs reprend ce concept, et y voit : "le moyen de réconcilier le développement humain et l'environnement, indissociables l'une de l'autre, et qui affirme la nécessité de remettre en cause les modes de développement du Nord et du Sud, générateurs de pauvreté et de dégradations environnementales".
La Conférence de Stockholm aboutit à la création du Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), en complément du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Les années 80 offrent au grand public des exemples frappants et inquiétants de pollutions et de pauvreté, et démontrent l’urgence d’une solidarité planétaire, pour l’homme et l’environnement.
En 1987, la publication du rapport Notre Avenir à tous de la Commission Mondiale sur l’Environnement et le Développement (Commission dite Brundtland, du nom de Mme Gro Harlem Brundtland qui l’a présidée) consacre le terme de « sustainable development », traduit en français par "développement soutenable" puis "développement viable" et "développement durable".
En 1989, le Rapport Brundtland a été débattu lors d’une assemblée générale des Nations Unies, ce qui a engendré l’organisation d’une conférence sur les thèmes d’environnement et de développement, reposant sur le concept de développement durable.
Le rapport Brundtland a ouvert le chemin de Rio, qui a accueilli le Sommet de la Terre en 1992.
Le Sommet de Rio a conforté la notion de développement durable et offert un programme d’actions concret pour son application au niveau local, national et international, l'Agenda 21.
De nombreuses conférences ont suivi, sur tous les thèmes attenants au développement durable. Le Sommet de Johannesburg en 2002, 10 ans après Rio, a relancé le processus et l’implication des pays en matière de développement durable.