Le niveau des glaces de l'Antarctique a atteint son seuil le plus bas pour la troisième année consécutive. Les conséquences désastreuses du changement climatique "ne semblent pas d'importance pour la population mondiale" déplore à l'AFP le géologue espagnol Miguel Angel de Pablo.
"Les équipes qui étudient les glaciers antarctiques constatent une accélération généralisée de la perte de masse des glaciers (...) ce qui provoque un déséquilibre et les glaciers" qui perdent leur volume "beaucoup plus rapidement" pointe le géologue espagnol.
Preuve en est une fissure monumentale de 10,5 kilomètres qui s'est formée en un peu plus de 5 minutes sur le glacier de Pine Island, atteignant une vitesse hors norme de 128,7 km/h. Un événement observé par des chercheurs de l'Université de Washington.
Cette fissure démontre que la banquise peut se briser dans des circonstances particulières. "Cela nous indique que nous devons faire attention à ce type de comportement à l’avenir et nous indique comment nous pourrions décrire ces fractures dans des modèles de calotte glaciaire à grande échelle" explique la chercheuse Stephanie Olinger.
"Le problème, c'est qu'il n'est pas facile de se remettre de ces dégradations. Même si aujourd'hui on arrêtait tout, si on changeait notre rythme de vie dans les sociétés occidentales, demain les glaciers ne cesseraient pas de se dégrader, ni les sols gelés d'être perdus, ni les écosystèmes d'être affectés" souligne Miguel Angel de Pablo.
"Nous avons beau multiplier les avertissements pour sensibiliser la société à ce qui se passe, il me semble que nous les scientifiques on ne nous écoute pas, que nous sommes alarmistes, alors que ce n'est pas la réalité, on dit simplement ce qu'on voit" ajoute le chercheur.
Les scientifiques recommandent de réduire les énergies fossiles, de favoriser les énergies renouvelables, d'arrêter la déforestation et de préserver et recycler l'eau notamment, afin de limiter les conséquences du changement climatique.