La France traverse une sécheresse hivernale sévère, avec à l'heure actuelle 34 jours sans pluie. Cette sécheresse se cumule avec des niveaux de nappes phréatiques déjà trop bas, résultat des sécheresses cumulées de ces dernières années. La situation est inquiétante.
L'année 2023 s'annonce très compliquée pour l'usage de l'eau.
La période hivernale est la période de recharge des nappes phréatiques, qui a lieu avant le printemps. Lorsque les végétaux se réactivent au printemps, ce sont eux qui captent l'eau de pluie, empêchant l'eau de ruisseler jusqu'aux réserves souterraines. En été, un sol trop sec n'absorbe pas l'eau, ce qui génère un risque d'inondation en cas de fortes pluies, car ces dernières ruissellent. De plus, les températures élevées favorisent l'évaporation.
La sécheresse hivernale de ce dernier mois fait suite à une accumulation de manque de pluie ces dernières années dans certaines régions de l'hexagone. Une situation problématique, qui risque d'être accentuée en cas de sécheresse l'été prochain. Il manque actuellement 50 % des réserves d'eau qui d'ordinaire pleuvent avant la mi-mars.
Des adaptations à mettre en place
L'agriculture consomme 45 % de l'eau, et jusqu'à 80 % en plein été. Les agriculteurs doivent mettre en place des adaptations, comme bannir les variétés très gourmandes en eau à l'image du maïs, investir dans la micro-irrigation, mettre en place des bassins de réserve d'eau... Des investissements qui sont très lourds pour une exploitation.
Un plan de sobriété sur l'usage de l'eau est indispensable. Le ministre de la transition écologique Christophe Béchu va réunir les préfets pour les encourager à prendre des mesures dès maintenant pour faire des économies d'eau. De nombreuses possibilités existent pour réduire la consommation d'eau : réparer les fuites qui sont très nombreuses sur les réseaux, réutiliser les eaux usées traitées, une pratique pour laquelle la France a beaucoup de retard, encourager la sobriété à tous les niveaux, agriculteurs, industriels, particuliers...
Il reste à espérer un mois de mars pluvieux pour limiter le déficit en eau.