L'Agence Internationale de l'Énergie (IAE) vient de publier un nouveau rapport qui tacle la France. En dépit de ses discours ambitions, l'hexagone ne respecte pas pour le moment ses objectifs, destinés à atteindre la neutralité carbone en 2050.
L'Agence Internationale de l'Énergie est un organisme des Nations Unies. Son dernier rapport du 30 novembre 2021 souligne la nécessité d'accélérer les politiques de transition énergétique en France, afin d'atteindre les objectifs de neutralité carbone en 2050, fixés par le gouvernement.
L'IAE rappelle que la France a fait preuve d'un leadership important dans la promotion des ambitions climatiques mondiales, notamment dans le cadre de l'Union Europenne et de son rôle dans l'accord de Paris en 2015.
Ses objectifs en matière de transition énergétique sont clairement établis : atteindre zéro émission nette de carbone d'ici 2050. Le rapport rappelle que le programme d'investissement du gouvernement français et son plan de relance économique compte parmi les plus ambitieux au monde en termes de transition vers une énergie plus propre, des bâtiments moins énergivores et des transports moins polluants notamment.
Mais l'IAE tire la sonnette d'alarme, car les actions mises en place sont encore beaucoup trop faibles par rapport aux ambitions. Les rénovations de bâtiments sont trop lentes, seules quelques économies mineures ont été réalisées dans le secteur des transports. Le développement des énergies renouvelables est insuffisant.
Renouvelable, hydrogène, investissements
La moitié des énergies renouvelables françaises sont basées sur l'hydroélectricité, les barrages ayant été construits il y a plusieurs décennies. Il est nécessaire pour la France de progresser en matière d'énergie éolienne et solaire, mais l'IAE pointe que sans des politiques plus soutenues et cohérentes, cela ne sera pas possible.
"Le rapport de l’IAE appelle le gouvernement à prendre une décision en temps opportun sur une vision du mix électrique français post-2030, et sur les mécanismes de financement associés, afin d’envoyer des signaux clairs aux investisseurs, notamment sur l’énergie nucléaire. Le gouvernement devrait également améliorer son marché de la capacité afin d’assurer un approvisionnement suffisant en électricité pendant la transition vers une énergie propre" souligne l'IAE.
Les deux tiers de la consommation énergétique française sont basés sur le pétrole et le gaz. La France devra favoriser le passage aux carburants bas carbone, en s'engageant notamment dans une coopération internationale sur des carburants comme l'hydrogène. Le soutien à la recherche et au développement est également crucial, pour stimuler de nouvelles technologies dans les énergies propres. L'IAE rappelle que la sécurité énergétique est fondamentale pendant la période de transition vers des énergies propres. La France devra également mettre en place des mesures pour assurer la disponibilité des matériaux et minéraux rares, indispensables à la fabrication des batteries et des éoliennes.
Les investissements devront également être déployés dans les infrastructures énergétiques, afin de les rendre résistantes aux conditions météorologiques extrêmes, aux cybermenaces et compatibles avec des nouvelles sources d'énergie bas carbone.