Le sommet du G20 s'est clôturé la semaine dernière et s'est avéré plutôt décevant dans ses engagements pour le climat. La COP 26 qui s'est ouverte hier va devoir instaurer des engagements ambitieux.
La COP26 a ouvert ses portes le 1er novembre 2021, 6 ans après l'accord de Paris pour le climat, qui fixait pour objectif de maintenir l'élévation de la température en dessous de 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle (idéalement 1,5°C, son objectif le plus ambitieux).
La Conférence des Parties (COP) a lieu tous les ans depuis l'accord de Paris. La COP26 s'est ouverte hier à Glasgow en Écosse : elle regroupe 197 pays participants pour trouver des accords et mettre en place des actions concrètes, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre d'origine humaine, responsables du changement climatique.
"Si Glasgow échoue, tout échoue" a déclaré le premier ministre britannique Boris Johnson au sortir du G20. "Je salue l’engagement renouvelé du G20 en faveur de solutions au niveau mondial, mais je quitte Rome avec des espoirs déçus, même s’ils ne sont pas enterrés", a déclaré le secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres.
Chaque pays détermine son engagement avec les NDC
Les "Contributions déterminées au niveau national" (NDC) sont la description des actions climatiques que chaque pays s'engage à mettre en oeuvre pour l'après 2020. Ces actions climatiques jouent un rôle déterminant dans l’atteinte ou non des objectifs à long terme de l’Accord de Paris, ainsi que du plafonnement mondial des émissions de gaz à effet de serre.
Les NDC signées aujourd'hui sont clairement insuffisantes pour atteindre l'objectif de 1,5°C à l'horizon 2100. Le communiqué final du G20 a bien réaffirmé que les ambitions climatiques étaient de maintenir cet objectif, nécessitant des "actions et engagements significatifs de tous les pays".
Des dossiers litigieux
Parmi les points-clés, figure l'épineuse question du charbon. Beaucoup de pays restent dépendant de cette source d'énergie fossile, fortement émettrice de gaz à effet de serre. La Chine notamment a augmenté récemment sa production de plus d'un million de tonnes de charbon, dans un contexte de pénurie d'énergie. Mais la Chine a également annoncé en septembre qu'elle ne construirait plus de centrale à charbon à l'étranger. Lors du G20, les États se sont mis d'accord pour stopper le financement de nouvelles centrales à charbon hors de leurs frontières. Une ambition encore insuffisante, car il n'y a pas eu d'accord sur la construction de nouvelles centrales à un niveau domestique, ni d'arrêt de subventions en faveur des énergies fossiles.
Les pays riches s'étaient engagés lors de l'accord de Paris à financer 100 milliards de dollars par an pour aider les pays du sud à faire face aux conséquences du changement climatique. Cette promesse est loin d'être tenue, ce qui provoque de vives tensions. L'ONG Oxfam estime que l'aide réelle actuelle s'élève entre 16,3 et 19,3 milliards. La plupart des actions des pays en développement pour limiter leurs émissions de CO2 dépendent de cette aide.
Parmi les avancées, 100 pays détenant plus de 85 % des forêts de la planète s'engagent aujourd'hui à stopper la déforestation et la dégradation des terres d'ici à 2030. La Russie et le Brésil figurent parmi les signataires. 12 pays dont la France s'engagent sur 12 milliards de dollars d'investissement + 7,2 milliards de dollars d'investissements privés. Les dirigeants de 30 institutions financières se sont engagés à ne plus investir dans des activités liées à la déforestation.