Le sixième rapport des experts du climat de l'ONU (GIEC) a été publié hier et ses conclusions sont sans appel. Les conséquences du changement climatique sont déjà omniprésentes et les prévisions très sombres.
La responsabilité humaine dans l'augmentation de la concentration des gaz à effet de serre et du réchauffement climatique est sans équivoque, selon le rapport.
Une augmentation de 1,1°C de température est déjà installée et ses conséquences dévastatrices également. Le nombre de phénomènes météorologiques extrêmes a explosé, les records de températures se succèdent. Les incendies ravagent la Grèce, la Turquie, les Etats-Unis ; le Canada doit faire face à une canicule sans précédent avec des températures qui frôlent les 50 degrés. L'Allemagne, la Belgique, la Chine subissent de terribles inondations meurtrières...
Le rapport du GIEC est le fruit de plusieurs années de travail de 234 scientifiques issus de 66 pays différents, s'appuyant sur plus de 14 000 références scientifiques. Ils ont envisagé 5 scénarii, du plus optimiste au plus pessimiste, en fonction des actions mises en place au niveau planétaire pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. En 2030, la température aura augmenté de 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle et de +3°C si l'on suit la trajectoire actuelle. Le scénario le plus pessimiste prévoit une hausse de +5°C des températures d'ici à 2100.
Des conséquences déjà irréversibles
Les conséquences sont déjà irréversibles pour des siècles ou des millénaires, préviennent les scientifiques, notamment la fonte des glaciers, de la banquise, la montée du niveau des mers et océans. Les experts du GIEC ont relevé une augmentation de 20 cm du niveau des océans, et estiment qu'il pourrait augmenter d'1m d'ici 2100. Dans le pire scénario, une augmentation de 2 mètres est redoutée, notamment à cause de l'incertitude liée à la fonte des calottes glaciaires.
La concentration de CO2 dans l'atmosphère n'a jamais été aussi élevée : 410 ppm (particules par million). Le méthane est également beaucoup trop présent. Il a un pouvoir de réchauffement bien plus important que le CO2 mais il stagne beaucoup moins longtemps dans l'atmosphère.
Le rapport "doit sonner le glas du charbon et des énergies fossiles, avant qu'ils ne détruisent la planète", a déclaré le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres. "Accord de Paris, neutralité carbone au niveau européen, loi climat… La France restera du côté de ceux qui agissent. En novembre, à Glasgow, scellons un accord à la hauteur de l’urgence !" a twitté le président Emmanuel Macron.
"Nous savons ce qu'il faut faire pour limiter le réchauffement de la planète : reléguer aux oubliettes le charbon et passer à des sources d'énergie renouvelables, protéger la nature et financer le climat" a déclaré le premier ministre britannique Boris Johnson.
Le point crucial pour limiter le changement climatique est la COP26 qui se tiendra en novembre à Glasgow, où devront être prises des décisions politiques courageuses.