Une étude publiée dans l'European Heart Journal (Revue européenne de cardiologie) conclut que la pollution de l'air tue près de 800 000 européens par an.
Les chercheurs se sont basés sur un nouvel outil statistique pour arriver à ces conclusions. Nommé "Global Exposure Mortality Model" (GEMM), il permet des analyses beaucoup plus complètes que les outils utilisés d'ordinaire par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Des nouvelles fonctions de rapport de risque ont été combinées avec des données sur l'exposition à la pollution de l'air ambiant, pour estimer les impacts et Europe et dans les 28 pays de l'Union européenne.
Les conclusions de l'étude démontrent que le taux annuel de surmortalité dû à la pollution de l'air est de 790 000 personnes en Europe (avec un intervalle de confiance de 95 % de 645 000 à 934 000) et de 659 000 dans les 28 pays membres de l'Union (intervalle de confiance à 95 % de 537 000 à 775 000).
Infarctus et AVC
Contrairement aux idées reçues, ce n'est pas la détérioration du système respiratoire qui serait essentiellement responsable des décès, mais des maladies cardiovasculaires, comme les AVC et les infarctus. En effet, les particules fines PM 2,5 notamment s'infiltrent à travers le système sanguin jusqu'au coeur et au cerveau. Elles ne s'arrêtent pas aux poumons.
Les chercheurs estiment que la pollution atmosphérique réduit l'espérance de vie moyenne en Europe d'environ 2,2 ans, avec un taux de mortalité par an de 133 décès pour 100 000 habitants, chiffre supérieur à la moyenne mondiale de 120 décès pour 100 000 habitants.
L'étude préconise le remplacement des énergies fossiles par des énergies propres et renouvelables, ce qui pourrait considérablement diminuer la perte d'espérance de vie due à la pollution de l'air.