Les chiffres sur l'état de la biodiversité française viennent d'être publiés par le Commissariat général au Développement Durable, l'Agence française de la biodiversité (AFB) et l'Observatoire national de la biodiversité (ONB). Un état des lieux de la biodiversité très inquiétant.
La biodiversité en France décline, et les chauves-souris en sont un bon indicateur. Les chiroptères sont en effet très sensibles aux perturbations environnementales.
Destruction de leur habitat, dérangement des colonies pendant leur hibernation, pollution lumineuse, raréfaction des insectes qui constituent leur régime alimentaire... Les chauves-souris voient leurs effectifs décliner de 38 % en 10 ans, avec des disparités selon les espèces.
Ce ne sont pas les seules. Les effectifs de 60 oiseaux communs ont été comptabilisés en France métropolitaine depuis près de 30 ans par des bénévoles.
"Sur la période 1989-2017, l’abondance des oiseaux spécialistes a diminué de 22 %. Avec une baisse de 3 %, les espèces des habitats forestiers affichent une certaine stabilité, contrairement aux espèces inféodées aux milieux bâtis et agricoles dont les populations ont respectivement diminué de 30 % et 33 % sur la période" souligne le rapport. Les causes de ce déclin sont diverses, mais les causes principales restent la dégradation ou la destruction des habitats et les effondrements des populations d'insectes.
Les espèces généralistes d'oiseaux, pouvant s'adapter à une grande variété d'habitat, voient quant à elles leurs effectifs augmenter de 19 %.
Pour les grands prédateurs tels que l'ours brun, le loup gris et le lynx boréal, leur aire de distribution s’est fortement réduite du fait de la chasse, de la destruction de leurs habitats et de la raréfaction de leurs ressources alimentaires. Ces trois espèces sont aujourd’hui menacées.
Une forte mobilisation pour la protection de la biodiversité
Les initiatives pour protéger la biodiversité se multiplient pourtant. Les surfaces d'aires protégées augmentent en France (réserves naturelles, parcs nationaux, aires marines protégées, zones Natura 2000, zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) ...). Les budgets alloués à la protection de la biodiversité ont également augmenté, avoisinant les 2,1 milliards d'euros en 2015 contre 1,2 milliard en 2000.
L'implication des citoyens est également de plus en plus forte. En six ans, le nombre minimal de participants aux collectes d'informations sur la biodiversité est passé de plus de 21 000 en 2011 à près de 54 000 en 2017, soit une hausse de 154 % (en nette progression depuis 2014).
Des initiatives encourageantes mais encore insuffisantes pour pallier aux causes majeures de l'effondrement de la biodiversité : destruction des habitats, pollution des milieux, utilisation massive de pesticides dans l'agriculture intensive, surchasse et surpêche, introduction d'espèces invasives, réchauffement climatique, érosion génétique des espèces, artificialisation des sols, pollution lumineuse...