L'Observatoire National de la Biodiversité (ONB) a publié un bilan de l'état de la biodiversité en France. Les résultats sont alarmants. Dans les milieux agricoles, les espèces sont décimées, notamment par les pesticides.
Les espèces d'oiseaux présents dans les milieux agricoles ont chuté d'un tiers depuis 1989. Même déclin pour les oiseaux présents dans les milieux bâtis. Les populations d'oiseaux dits "généralistes" présent dans tous les types de milieux, comme le moineau commun, n'augmentent plus depuis 2006.
Le déclin vertigineux des espèces ne touche pas que les oiseaux. Les effectifs de chauve-souris ont diminué de 40 % en 10 ans. Entre 1989 et 2016, 76 % de la biomasse des insectes volants a diminué en Allemagne. "À ce jour, rien ne permet de penser que la situation soit moins dramatique en France" souligne l'Observatoire National de la Biodiversité.
La liste rouge nationale des espèces menacées, établie par le comité français de l'Union Intenationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et le Muséum National d'Histoire Naturelle (MNHN) évalue que, sur la métropole et l'outre-mer, près d'1 espèce vivante sur 3 est en danger de disparition. Un constat dramatique.
Parmi les menaces qui pèsent sur les espèces, une est particulièrement pointée du doigt par l'ONB : les pesticides utilisés dans l'agriculture. "Le recours aux pesticides dans les pratiques agricoles constitue l'une des principales menaces pour les populations d'oiseaux et d'insectes" explique l'ONB.
Malgré les plans Ecophyto et les différents engagements des gouvernements à diminuer l'utilisation de pesticides en France depuis plusieurs années, le taux d'évolution du nombre de doses d'unités de produits phytosanitaires pour l'usage agricole a encore augmenté de 18 % entre 2009-2011 et 2013-2015.
Certains pesticides interdits bénéficient toujours de nombreuses dérogations, injustifiées au vu de leur utilité et de leur dangerosité, pour la faune et la flore, mais pour la santé humaine également. La France reste la championne d'Europe de consommation de pesticides. À quand des décisions courageuses pour stopper ce massacre ?
