La pêche au chalut pélagique dans le golfe de Gascogne tue chaque année des milliers de dauphins. Le réseau d'association France Nature Environnement dénonce l'absence de mesures de l'Etat pour arrêter ce massacre.
Pendant l'hiver 2017, environ 4 000 dauphins sont morts en mers, dont 800 se sont échoués selon France Nature Environnement (FNE).
Ce chiffre est sans aucun doute sous-estimé car 80 % des cétacés coulent en mer. Les dauphins échoués portaient des marques de pêche : traces de filets, trous de gaffe et mutilations pour les sortir des filets où ils ont été emprisonnés.
"L’ampleur de cette mortalité des dauphins due aux captures dans des engins de pêche est extrêmement inquiétante. Il dépasse le seuil de 1,7% de mortalité d’une population d’environ
180 000 dauphins communs vivant près du talus continental, engageant à terme la disparition de cette population. La responsabilité principale revient aux chalutiers pélagiques utilisant des filets traînés par un ou deux bateaux. Ils remontent à la surface les bars mais aussi des dauphins qui chassent les petites espèces de poissons dont se nourrissent les bars. Cette pêche intervient de plus sur des zones de reproduction du bar, un non-sens écologique " explique Denez L’Hostis, Président d’honneur de FNE.
Absence de mesures concrètes
Un groupe de travail sur les mammifères marins a été récemment constitué par le Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire et le Ministère de l'Agriculture. France Nature Environnement demande à en faire partie, car la société civile est la grande absente de ce groupe, constitué essentiellement des pouvoirs publics et des pêcheurs.
FNE réclame au gouvernement des mesures très concrètes. Avant tout, l’interdiction de la pêche au chalut en bœuf et au chalut pélagique au moment de la reproduction du bar.
Le réseau d'associations souhaite également la fourniture à la Commission européenne chaque année du rapport complet sur la mortalité des cétacés. La France ne respecte pas cette règle obligatoire, et FNE envisage la saisie des autorités communautaires pour non-respect des règlements européens.
De plus, FNE demande "la mise en place d’un vrai programme de recherche sur l’utilisation de systèmes d’effarouchement pour la pêche pélagique, qui permettrait de diminuer la mortalité en éloignant les cétacés des engins de pêche. Il faut également que l’efficacité des systèmes d’effarouchement acoustique (Pingers) pour la pêche pélagique soit évaluée régulièrement en renforçant la présence de cétologues à bord des bateaux".
