Le Plan national d'actions 2018-2023 sur le loup et l'élevage a été finalisé par les ministères de l'agriculture et de la transition écologique. Le résultat est controversé.
Le loup est un sujet sensible et conflictuel. Les éleveurs et les associations s'opposent frontalement sur le sort à réserver au loup, et travailler sur un plan national d'actions qui donne satisfaction à tous semble mission impossible.
Après une année et demie de concertations sur le sujet, ni les associations de protection de l'environnement, ni les éleveurs, ne sont satisfaits de ce plan. Pas même le ministre de l'écologie Nicolas Hulot.
500 loups d'ici 2023 mais 12 % de prélèvement
Le plan a pour objectif une population de 500 loups d'ici 2023 dans l'hexagone, contre 360 actuellement. Trop faible, selon les scientifiques, estimant qu'il faut au strict minimum 2500 individus pour assurer la survie génétique de l'espèce.
Le plafond d'abattage des loups pourra atteindre 10 à 12 % de la population de canidés par an, soit 40 individus pour l'année 2018. Les tirs ne pourront avoir lieu que du 1er septembre au 31 décembre. Mais des tirs pourront être autorisés par le préfet "au-delà des plafonds à titre exceptionnel".
Les éleveurs pourront effectuer des tirs de défense "si leurs troupeaux sont protégés ou reconnus ne pouvant être protégés". Le syndicat agricole la FNSEA réclamait qu'à chaque attaque, le loup mis en cause soit tué. Il demandait au gouvernement une garantie "zéro attaque des troupeaux".
La conservation du loup en danger
Les associations de protection de l'environnement rejettent en bloc ce plan Loup.
"Une expertise conjointe du MNHN (Muséum National d'Histoire Naturelle) et de l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage) recommandait non seulement de limiter les tirs à la protection des troupeaux, mais également de ne pas détruire plus de 10% de l'effectif présent afin de ne pas porter atteinte à l’état de conservation de l’espèce" souligne France Nature Environnement.
"Nos associations sont solidaires des éleveurs qui subissent des attaques malgré les mesures préventives mises en place. Conformément au statut du loup, espèce protégée au niveau international, les tirs doivent être réservés à des situations dérogatoires, aux fins de protection des élevages" ajoute le réseau d'association FNE.
Nicolas Hulot rendait visite à des écoliers dans l'émission "au tableau" sur la chaîne C8. Il a reconnu les difficultés des décisions à prendre sur le loup. "Je suis obligé de tenir compte des éleveurs, donc, je suis obligé malheureusement de prendre des mesures qui me font mal aux tripes, de dire, il va quand même falloir tuer quelques loups".
De nouvelles études pour améliorer la connaissance du loup vont être mises en place, afin d'évaluer l'efficacité des tirs de prédation ou encore le rôle du loup dans les écosystèmes.
Pour prendre connaissance de l'intégralité des mesures du plan loup, cliquez sur le lien suivant : Plan national d'actions 2018-2023 sur le loup et les activités d'élevage.