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Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : quelle décision Emmanuel Macron va-t-il prendre ?

Publiée le 13 décembre 2017 à 06:44 dans Actualité économique

Le dossier de l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes est la patate chaude dont l'exécutif se serait bien passé. Une décision délicate, avec des enjeux écologiques considérables et des conséquences politiques et économiques importantes.

Aéroport de Notre-Dame-des-Landes : quelle décision Emmanuel Macron va-t-il prendre ?

Le gouvernement a mandaté trois médiateurs qui ont rendu un rapport ce matin sur le projet de construction d'un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Pas de préconisations dans les conclusions, mais juste des chiffres et des faits, qui doivent permettre à l'exécutif de trancher sur ce dossier ultra sensible.

Le rapport met en avant plusieurs chiffres. La Direction générale de l'aviation civile estime le coût de la construction d'un nouvel aéroport à 825 millions d'euros, quand l'extension de l'aéroport existant Nantes-Atlantique se chiffrerait entre 415 et 545 millions. Mais une résiliation du contrat avec Vinci, le concessionnaire de Notre-Dame-des-Landes, pourrait coûter à l'Etat une compensation financière de plus 300 millions d'euros. 

Concernant l'extension, l'Etat économiserait sur la construction de toutes les infrastructures pour l'acheminement des voyageurs jusqu'au nouvel aéroport, un montant estimé à 420 millions d'euros.

Des conséquences environnementales désastreuses

Que ce soit la construction d'un nouvel aéroport ou l'extension de l'aéroport existant, les conséquences sur l'environnement sont considérables. Le nouvel aéroport détruirait 1600 hectares de zone humide, abritant des espèces protégées, des rivières, des exploitations agricoles. 

L'extension de Nantes-Atlantique quant à lui représente également une menace pour la biodiversité du Lac de Grand-Lieu et de trois zones classées Natura 2000 à proximité. L'extension de l'aéroport et des pistes détruirait des zones préservées. Mais paradoxalement, les zones bruyantes proches de l'aéroport étant inconstructibles, l'aéroport a "permis" de protéger une partie du bassin-versant du lac de Grand-Lieu. Le Muséum d'Histoire Naturelle estime que le bruit des avions n'entraîne "qu'une crainte mineure" pour les oiseaux en raison de leur "accoutumance parfois étonnante". Les dérangements humains sont une menace bien plus importante que le bruit des avions, selon le Muséum.

En matière de bilan carbone, les émissions du nouvel aéroport seraient supérieures de 200 kilotonnes de CO2 sur les 20 prochaines années, comparativement à l'aéroport existant.

Le ministre de l'écologie Nicolas Hulot s'est toujours prononcé contre la construction du nouvel aéroport, et son poids pourrait bien peser dans la balance. Mais un référendum organisé en 2016 pour les électeurs de Loire-Atlantique a recueilli 55 % de oui pour la construction du nouvel aéroport.

Emmanuel Macron doit rendre une décision définitive sur ce dossier au mois de janvier.

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