Accessibilité Aller au contenu Glyphosate : les agences sanitaires européennes ont sous-estimé le risque de cancer

Glyphosate : les agences sanitaires européennes ont sous-estimé le risque de cancer

Publiée le 31 mai 2017 à 07:05 dans Actualité de l'agriculture et de la pêche

Le toxicologue Christopher Portier a mis en évidence des cas de cancers liés au glyphosate, soulignés dans des études d'industriels fournies aux agences européennes, et non pris en considération par l'EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) et l'ECHA (Agence européenne des produits chimiques). Il a adressé une lettre au président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

Round Up Monsanto

Alors que la Commission européenne vient de proposer un renouvellement pour 10 ans de l'autorisation du glyphosate (substance présente notamment dans le Roundup de Monsanto), avec la bénédiction de l'EFSA et de l'ECHA, un célèbre toxicologue américain jette un pavé dans la mare.

Christopher Portier a pu avoir accès à des études fournies par les industriels des pesticides aux agences européennes ; ces études ont servi de base aux agences pour octroyer un feu vert à l'utilisation de la substance controversée dans les pays membres de l'Union.

Pour rappel, le centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), a classé le glyphosate comme substance probablement cancérogène pour l'homme en 2015. 

Incidence de tumeurs cancéreuses

Dans sa lettre adressée à Jean-Claude Juncker, le toxicologue américain explique au président de la commission européenne que les agences ont "échoué à identifier tous les cas statistiquement significatifs d'augmentation d'incidence de cancers, dans les études de cancérogénicité chronique menées sur les rongeurs". 

"J’ai trouvé huit cas d’augmentation d’incidence significative de différentes tumeurs qui n’apparaissent dans aucune des publications ou des évaluations officielles présentées par l’EFSA et l’ECHA" souligne le toxicologue. "Certaines de ces tumeurs étaient également présentes dans plusieurs autres travaux, renforçant la cohérence des résultats entre études" précise-t-il. Ces tumeurs affectent les poumons, les reins, la peau, la thyroïde, le foie, les glandes mammaires et les tissus mous.

Christopher Portier demande aux agences sanitaires européennes de revoir les conclusions des études. L'EFSA a déclaré qu'elle y répondrait "en temps voulu".

Les États membres de l'Union devront se prononcer prochainement sur la réautorisation du glyphosate pour les 10 prochaines années. En cas d'autorisation européenne, chaque pays membre peut interdire l'utilisation du glyphosate sur son territoire.

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