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Les insecticides néonicotinoïdes triplent la mortalité des abeilles sauvages

Publiée le 18 août 2016 à 09:29 dans Actualité de la biodiversité

Une étude britannique publiée dans la revue Nature Communications démontre que l'utilisation de pesticides de la famille des néonicotinoïdes est directement liée au déclin à long terme des populations d'abeilles sauvages.

Les insecticides néonicotinoïdes triplent la mortalité des abeilles sauvages

Une étude menée par des chercheurs du centre pour l'écologie et l'hydrologie de Wallingford et de Fera Science Limited (centre sur l'environnement et l'alimentation), apporte la preuve irréfutable que les insecticides de la famille des néonicotinoïdes déciment les populations d'abeilles.

Les scientifiques ont croisé des données entre 62 espèces d'abeilles sauvages d'Angleterre et leur exposition aux champs de colza traités aux néonicotinoïdes, pendant 18 années (entre 1994 et 2011).

Ils ont trouvé des preuves attestant que l'utilisation de néonicotinoïdes provoque une forte chute des populations d'abeilles et de bourdons. La diminution a été en moyenne trois fois plus forte chez les espèces qui se nourrissaient régulièrement sur le colza, comme le Bourdon terrestre (Bombus terrestris), par rapport aux espèces butinant sur des ressources florales plus variées. 

Pour cinq des espèces étudiées, dont l'abeille maçonne (Osmia de spinulosa) et l'abeille de sillon (Lasioglossum fulvicorne), l'utilisation des néonicotinoïdes est liée à au moins 20% des extinctions de populations locales d'abeilles sauvages.

Perte de biodiversité et de colonies

Selon les chercheurs, les données suggèrent que l'utilisation des néonicotinoïdes est corrélée avec la perte de biodiversité des abeilles sauvages à une échelle nationale. Les scientifiques attestent que leur étude a des implications fortes pour la conservation des communautés d'abeilles dans les zones d'agriculture intensive.

"En tant que culture florale, le colza est bénéfique pour les insectes pollinisateurs. Toutefois, cet avantage est plus qu'annulé par l'effet du traitement des semences néonicotinoïde sur une gamme d'espèces d'abeilles sauvages" a déclaré l'auteur principal de l'étude, le Dr Ben Woodcock.

Ces résultats s'ajoutent à d'autres études, qui avaient notamment démontré l'effet des néonicotinoïdes sur les effondrements de populations d'abeilles domestiques, ou encore sur les modifications de sexe des bourdons (80 % de femelles en moins à la naissance).

En France, la loi biodiversité interdit les insecticides de la famille des néonicotinoïdes à partir de 2018, avec des dérogations possibles jusqu'en 2020.

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