Une étude de l'ADEME sur le gaspillage alimentaire révèle l'ampleur du gâchis en France, du champ à l'assiette. Tous les acteurs de la filière sont concernés et contribuent à ces pertes écologiquement, éthiquement, socialement et économiquement inacceptables.
L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) a mené une grande étude auprès des acteurs de l'alimentation et de la consommation, afin d'évaluer le gaspillage alimentaire en France.
L'ensemble représente 10 millions de tonnes de produits alimentaires perdus et gaspillés (pour l'alimentation humaine) chaque année en France.
La valeur de ce gaspillage est estimée à 16 milliards d'euros, "soit 36 % du budget dédié au paiement des intérêts de la dette française" estime l'ADEME. Cette estimation théorique ne prend pas en compte les valorisations qui pourraient être réalisées par les acteurs de la filière de l'alimentation animale, de l'énergie (par exemple par le processus de méthanisation des déchets organiques) ou par la valorisation en compost.
L'ADEME a estimé l'impact carbone des pertes et gaspillages à 15,3 millions de tonnes équivalent CO2, soit 3 % des émissions de CO2 nationales.
Un gaspillage réparti sur toute la filière
La répartition des pertes et gaspillages en poids démontre que les producteurs sont responsables de 32 % des pertes, les transformateurs 21 %, les distributeurs 14 %, la restauration 14 %. 19 % du gaspillage est réalisé par les consommateurs à domicile.
Chaque français jette entre 20 et 30 kg de nourriture par personne et par an, soit environ 30 g par repas.
"Ces résultats permettent de réaffirmer la notion de co-responsabilité de l’ensemble des acteurs de la chaine qui doivent tous contribuer à la lutte contre ce scandale. Notre fédération espère que, grâce à cette étude, le nouveau Pacte national « anti-gaspi », à paraitre en octobre 2016, constituera un véritable plan d’actions opérationnel pour réduire de moitié le gaspillage d’ici 2025" déclare le réseau d'associations France Nature Environnement (FNE).
L'ADEME va entreprendre prochainement une étude sur les conséquences économiques et en matière d'emplois, avec un scénario d'une réduction de moitié du gaspillage alimentaire d'ici 2025.
