Au terme d'un vif débat, les députés ont voté hier soir à une très courte majorité pour l'interdiction des insecticides néonicotinoïdes, des produits très toxiques pour les abeilles et les pollinisateurs, à partir de 2018.
La nocivité des insecticides néonicotinoïdes pour les abeilles et les insectes pollinisateurs, mais également les espèces terrestres et aquatiques (dont les humains), est largement démontrée par les autorités sanitaires.
Cependant, l'interdiction de ces insecticides fait l'objet d'un vif débat.
Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, avait incité les députés à voter contre "une interdiction brutale", en attendant de "trouver des alternatives". Une prise de position très contestée chez les apiculteurs, les défenseurs de l'environnement et les agriculteurs pratiquant le bio et l'agroécologie. La ministre de l'écologie Ségolène Royal s'est également élevée contre cette position.
Les députés ont donné tort au ministre de l'agriculture en votant l'interdiction des nénicotinoïdes par 30 voix contre 28, par un amendement du président de la commission développement durable, Jean-Paul Chanteguet.
Ce dernier a souligné que "des réponses concrètes aux exploitants agricoles, confrontés à la brusque apparition d'un ravageur, qui pourrait compromettre leurs récoltes" seraient données. "Le législateur doit prendre ses responsabilités en interdisant l'utilisation de ces molécules, tout en permettant à la profession agricole de s'adapter" a-t-il ajouté.
Cette interdiction serait mise en oeuvre à partir de 2018. "2018 fait un peu moins couteau sous la gorge que 2017 et permet d'avancer" a déclaré Barabara Pompili, la secrétaire d'Etat chargée de la biodiversité. Encore faut-il que les sénateurs valident l'amendement.
