Accessibilité Aller au contenu Les sénateurs ne veulent pas de bio pour nos enfants

Les sénateurs ne veulent pas de bio pour nos enfants

Publiée le 15 mars 2016 à 09:04 dans Actualité de l'eau et de l'alimentation

Au lendemain de la publication des chiffres du ministère de l'agriculture pointant l'augmentation de l'utilisation des pesticides en France, les sénateurs ont rejeté la proposition de loi qui imposait 20 % d'alimentation bio dans les cantines collectives à l'horizon 2020.

Les sénateurs ne veulent pas de bio pour nos enfants

La proposition de loi qui prévoyait d''imposer 40 % d'alimentation durable et 20 % de produits bio dans les cantines à l'horizon 2020 avait été adoptée au mois de janvier à l'unanimité par l'Assemblée Nationale.

Les sénateurs Les Républicains n'ont pas voté cette proposition de loi, reportée aux calendes grecques. Pour la députée écologiste Brigitte Allain, à l'origine de cette proposition de loi, les sénateurs "en ont fait une affaire politicienne", oubliant "qu'ils avaient une mission de moteur auprès des élus locaux".

Une décision des sénateurs qui va à l'encontre des souhaits des citoyens français : une étude IFOP de janvier dernier précise que 76 % des français sont favorables à l'obligation d'introduction de produits bio dans la restauration collective publique. Une autre étude CSA datée de mars 2015 révélait que 87 % des français souhaitent du bio dans les cantines scolaires.

Le ministère de l'agriculture veut développer le bio

"Hier les Sénateurs ont fait preuve d’un manque de vision et de courage politique alors même qu’une meilleure alimentation est plébiscitée par les consommateurs et parents d’élèves et que la France continue de s’embourber dans ses objectifs de réduction des pesticides (nouvelle augmentation de 9% de leur usage entre 2013 et 2014)" souligne la Fondation Nicolas Hulot (FNH).

Alors que le ministère de l'agriculture tente le plan Ecophyto 2 pour réduire l'usage des pesticides dans l'agriculture en France après le cuisant échec du plan Ecophyto 1, les sénateurs barrent la route à l'opportunité de développer les exploitations bio en France.

Le modèle du bio dans la restauration collective fonctionne pourtant. Les cantines de Bordeaux ou de Grenoble sont déjà à 30 % de bio, les départements de la Drôme ou des Pyrénées-Atlantiques à 20%.

"L'argument, souvent entendu des pouvoirs publics, est que la filière bio ne peut fournir assez. Mais on peut fournir sans problème !" déclare Julie Portier de la Fédération nationale d'agriculture biologique (FNAB).

Les sénateurs réticents mettent en avant le coût pour les collectvités. "Comment assurer que cela entraînerait des surcoûts rédhibitoires alors que la réalité nous montre qu’il est possible de mettre en place ces démarches sans surcoût notamment en travaillant sur le gaspillage ?" demande la FNH.

"Dans le contexte d’une crise agricole grave, et de celui du scandale des pesticides, le développement de la bio est une solution d’intérêt général. Alors qu’il faudrait 400 000 hectares pour fournir 20% de bio en RHD (restauration hors-domicile), déjà 220 000 hectares ont été convertis entre 2014 et 2015" rappelle la FNAB.

La FNAB a mis en place 20 plateformes régionales, avec des interlocuteurs uniques pour les cantines collectives. "Aujourd'hui, elles sont en attente de commandes, pas en manque de produits!" martèle-t-elle.

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