Le directeur financier d'EDF a annoncé sa démission, estimant que les projets de construction de deux réacteurs EPR à Hinkley en Angleterre mettaient en danger la situation financière du groupe. Le malaise nucléaire s'accentue.
Le nucléaire français rentre dans une période de crise et accumule les controverses.
Pierre-Franck Chevet, président de l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), avait déclaré en janvier qu'il estimait "préoccupant" le contexte en matière de sûreté nucléaire et de radioprotection en France.
La semaine dernière, la ministre de l'environnement allemande Barbara Hendricks a réclamé la fermeture de la centrale de Fessenheim "le plus vite possible". Le canton et la ville de Genève ont porté plainte contre X pour obtenir la fermeture de la centrale de Bugey.
Au même moment, Ségolène Royal, ministre de l'écologie, donnait son feu vert pour prolonger de 10 ans la durée de vie des centrales, sous réserve de l'approbation de l'ASN.
La situation financière d'EDF inquiète
Ce matin, un communiqué confirmait la démission du directeur financier d'EDF Thomas Piquemal. Ce dernier claque la porte du géant de l'atome, affirmant son opposition au projet de construction de deux réacteurs EPR à Hinkley en Angleterre. Cet investissement de plus de 23 milliards d'euros compromettrait la situation financière du groupe selon l'ex-directeur financier, qui demandait un report de 3 ans. Les syndicats d'EDF ont exprimé exactement les mêmes inquiétudes.
Greenpeace estime que les réacteurs d'Hinkley Point sont un "investissement trop lourd et trop risqué pour EDF" (...) "La situation financière d'EDF est alarmante, selon l'association. "L'entreprise ne peut plus investir des sommes colossales dans des projets nucléaires dont la rentabilité n'est pas garantie" a déclaré Cyrille Cormier, chargé de campagne énergie pour l'ONG.
Le ministre de l'économie Emmanuel Macron a quant à lui confirmé son soutien au projet de Hinkley qu'il qualifie de "très bon investissement" ; le gouvernement français est actionnaire à 84,5 % d'EDF.