Médicaments psychotropes, alcool, cocaïne, héroïne, cannabis... prennent une place grandissante et inquiétante dans les habitudes de consommation des salariés sur leur lieu de travail.
La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Midelca) travaille sur les problèmes d'addictions au travail.
Le problème prend de plus en d'ampleur dans les entreprises, ce qui conduit le gouvernement à prendre des mesures d'envergure : 6000 médecins du travail vont être formés à la prévention des risques d'addiction.
Selon un sondage BVA, 91 % des dirigeants, encadrants et personnels du service des ressources humaines déclarent que les salariés de leur structure consomment au moins un produit psychoactif. 85 % d'entre eux se disent préoccupés par les conséquences de cette consommation de substances.
L'alcool inquiète tout particulièrement les patrons : 72 % estiment que c'est le produit ayant le plus de répercussions sur l'activité des salariés, avec pour impact le manque d'efficacité (pour 64 %), les risques d'accident ou de maladie (pour 56 %) et les conflits (pour 50 %).
Le cannabis semble moins préoccuper les dirigeants. Seuls 10 % estiment qu'ils ont des consommateurs sur leur lieu de travail.
Les femmes les plus touchées
"Parmi les addictions des salariés, le tabac arrive devant l'alcool, le cannabis et la cocaïne" déclare Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la Midelca.
"En parallèle, ces personnes addictes consomment également des médicaments psychotropes qui permettent de lutter contre le stress ou de renforcer l'activité cérébrale" souligne-t-elle.
Les femmes cadres et des professions intermédiaires seraient les plus touchées par les addictions. La restauration, l'hébergement, la construction et les milieux culturels sont les secteurs professionnels les plus impactés.
