Les ONG sont en colère. Malgré les engagements de François Hollande sur la solidarité internationale et la COP21, les crédits sont en baisse significative pour les missions de l'aide publique au développement et de l'écologie. Le gouvernement promet que ses engagements seront tenus malgré tout.
Le projet de loi de finances pour 2016 a diminué le budget de l'aide publique au développement, passé de 2,77 milliards d'euros en 2015 à 2,60 milliards en 2016.
Même scénario pour la mission "écologie, développement et mobilité durable" dont les crédits diminuent de 100 millions d'euros, passant de 6,59 milliards en 2015 à 6,49 milliards l'an prochain. Le ministère de l'écologie doit également assumer la suppression de 261 emplois.
A la veille du sommet sur le climat (COP21), cette annonce est très mal perçue et provoque une levée de boucliers chez les ONG notamment.
"La COP21 est oubliée le temps de la discussion budgétaire. Oublié le fait que la France continue à subventionner généreusement les énergies fossiles et n'a pas fixé de prix au carbone après 2016 malgré la demande des acteurs économiques. Oublié le fait que les transporteurs routiers ne s'acquittent pas de la contribution climat énergie malgré un prix du pétrole ridiculement bas. Oubliés les avantages fiscaux sur le diesel dénoncés quelques jours plus tôt par l'ensemble du gouvernement. Oubliée la précarité énergétique. Diminué le budget de l'écologie, comme d'habitude. Diminué le budget de l'aide au développement alors qu'il y a deux jours le Président de la République promettait de l'augmenter de 4 mds d'euros d'ici 2020" dénonce la Fondation Nicolas Hulot.
Le gouvernement minimise
Le gouvernement, par la voix de son porte-parole Stéphane Le Foll, a minimisé les coupes budgétaires, déclarant que "la politique de l'environnement est transversale" (...). "Réduire la question de l'environnement uniquement à la question du niveau du budget du ministère de l'environnement est une erreur" a-t-il souligné.
Ségolène Royal, ministre de l'écologie, a affirmé que les 1,2 milliards d'euros du fonds de transition énergétique pour la croissance verte permettaient de compenser cette baisse avec des "outils financiers bien plus efficaces que ceux qui existaient dans la structuration du ministère".
Sur l'aide publique au développement, le premier ministre Manuel Valls a reconnu les contradictions et a annoncé un amendement du gouvernement, qui devrait augmenter le budget. Sans en préciser le montant pour le moment.