Volkswagen a reconnu avoir recours à un système de tromperie permettant de falsifier les résultats des contrôles antipollution de ses véhicules. Le géant allemand de l'automobile fait face à une crise majeure et internationale.
Le PDG du groupe, Martin Winterkorn a publié une vidéo sur le site de Volkswagen dans laquelle il s'avoue "infiniment désolé" d'avoir "trahi la confiance".
"Je m’excuse profondément auprès de nos clients, des autorités et de l’opinion publique dans son ensemble pour cette faute" a-t-il déclaré. Il vient d'annoncer sa démission cet après-midi.
Le groupe allemand a reconnu être coupable de la mise en oeuvre d'un système visant à manipuler les résultats des émissions polluantes de ses moteurs diesel.
Un logiciel installé sur au moins 11 millions de véhicules diesel du groupe a permis de truquer les tests antipollution. Un algorithme sophistiqué permet de programmer le calculateur moteur des voitures diesel afin qu'il reconnaisse les conditions de test d'émissions polluantes (capot ouvert, vitesse, absence de rotation du volant...). Pendant ce test, ce logiciel activait le contrôle des émissions polluantes, mais le coupait en condition de circulation normale. Pour schématiser, pendant les tests, les voitures étaient moins puissantes mais moins polluantes. Le reste du temps, c'était l'inverse.
Toute l'industrie automobile sur la sellette
L'affaire prend une ampleur internationale, la chancellière Angela Merkel a appelé à la "transparence totale" sur cette fraude. L'action du groupe Volkswagen a dégringolé à la Bourse de Francfort. De très lourdes pénalités financières pourraient sanctionner le groupe allemand, le chiffre de 18 milliards de dollars étant avancé.
Un scandale qui pourrait en amener d'autres. "La tricherie que concède à contrecœur Martin Winterkorn, le patron du groupe Volkswagen, n’est très probablement que la face cachée d’une tromperie de toute l’industrie automobile, coincée dans l’impasse technologique du Diesel" déclare l'association Respire.
"Un rapport de l’ONG européenne Transport & Environment nous alertait déjà en 2013 sur les différences significatives d’émissions de C02. Puis en 2015, sur les émissions de dioxyde d’azote, un gaz dangereux rejeté massivement par les véhicules diesel. Des tests ont montré que les émissions de NO2 entre des conditions de laboratoire et sur la route peuvent être multipliées par 10" rappelle l'association.
