L'Ineris a coordonné une étude très poussée sur les contaminants émergents présents dans les eaux françaises, aussi bien en métropole qu'outre-mer. 80 000 données ont été analysées, 180 produits recherchés : les rivières, plans d'eau et sédiments sont pollués par des cocktails de substances chimiques.
Les prélèvements réalisés pour cette étude ont été effectués aux quatre coins de la France, dans des points d'eau sélectionnés afin qu'ils soient représentatifs du territoire.
De 2010 à 2012, 80 000 prélèvements ont été réalisés dans 158 points d'eau et 180 substances ont été recherchées dans les eaux de surface et les sédiments.
Dans les cours d'eau et plans d'eau, 73 % des substances recherchées ont été retrouvées (60 molécules). 63 % des substances recherchées, soit 85 molécules, ont été retrouvées dans les sédiments.
Parmi toutes ces molécules, l'Ineris a identifié dans l'eau l'omniprésence d'1 additif d’essence, 1 molécule industrielle type naphtalène, 1 HAP (Hydrocarbure aromatique polycyclique), 4 produits de soins corporels, 12 pesticides et biocides, 9 résidus de médicaments, 5 plastifiants et 1 alkylperfluoré.
Dans les sédiments, ce sont 2 retardateurs de flamme, 2 métabolites d’additifs d’essence, 3 molécules industrielles (naphtalène et organo-étains), 3 résidus de médicaments, 18 HAP, 7 pesticides, 2 plastifiants, 1 antioxydant, 5 surfactants qui sont considérés comme omniprésents.
Les effets environnementaux et sanitaires encore mal connus
"76% des pesticides et biocides recherchés (25 molécules) ont été retrouvés au moins une fois dans l’eau et environ 50% des phytosanitaires et biocides recherchés (21 molécules) l’ont été dans les sédiments (...) 75% des résidus de médicaments recherchés (17 molécules) ont été retrouvés dans l’eau et 52% (15 molécules) l’ont été dans les sédiments" précise l'Ineris.
Cette étude a permis d'identifier et de quantifier la présence de ces substances dans l'eau : perturbateurs endocriniens, insecticides, biocides, anti-inflammatoire, anxiolytiques... Leur présence a un impact environnemental et sanitaire indéniable, mais difficile à identifier à cause de cet effet cocktail.
D'autres études devront être réalisées afin de préciser les effets de ces molécules sur la biodiversité et sur la santé humaine.