Nourrir les oiseaux sauvages n'est pas une habitude anodine. Une étude réalisée en Nouvelle-Zélande et publiée dans la revue américaine National Academy of Sciences pointe les conséquences négatives de cette pratique, sur les populations d'oiseaux vivant dans les jardins en zone urbaine.
Qui n'a jamais donné de pain ou de graines aux oiseaux ? Une pratique répandue, universelle et dont le but est de côtoyer les espèces sauvages de plus près et de les aider à se nourrir.
Mais cette habitude a des répercussions négatives sur les populations d'oiseaux. Elle favorise les espèces omnivores (et pas forcément locales), au détriment des espèces d'oiseaux frugivores et insectivores. Elle déstabilise la structure des espèces communes des jardins.
Les chercheurs néo-zélandais ont réalisé une étude de 18 mois sur 23 propriétés résidentielles, afin de vérifier les effets du nourrissage des oiseaux par les humains sur les populations d'oiseaux.
Dans près de la moitié des jardins, les propriétaires ont fourni quotidiennement des tranches de pain et une poignée de graines aux oiseaux. L'autre moitié n'a pas nourri les oiseaux. 18 000 oiseaux de 33 espèces ont été étudiés.
Dans les jardins où les oiseaux étaient nourris, on comptait 2,4 fois plus de moineaux et 3,6 fois plus de pigeons que d'espèces indigènes, selon les résultats de l'étude des chercheurs.
Ils ont notamment constaté le déclin de la moitié de la population des fauvettes grises dans les endroits où les oiseaux étaient nourris. Cette alimentation accroît la concurrence entre espèces locales et envahissantes, pour les autres formes de nourriture, les nids et le territoire. Le risque de transmission de maladies aviaires est également accru.
Bonne nouvelle, les chercheurs ont constaté que ces déséquilibres ne persistaient pas une fois que l'alimentation des oiseaux par les humains cessait.