Une étude publiée dans la revue Human Reproduction fait un lien direct entre consommation de fruits et légumes contaminés par des résidus de pesticides et diminution du nombre de spermatozoïdes dans le sperme.
Une baisse de la fertilité masculine est unanimement constatée par les scientifiques et les autorités sanitaires en France, avec des niveaux devenant très préoccupants dans certaines régions.
L'institut de Veille Sanitaire (InVS) a publié en février dernier une cartographie démontrant que la totalité des régions françaises rencontraient une diminution de la concentration et de la qualité morphologique des spermatozoïdes, avec une baisse encore plus importante en Aquitaine et en Midi-Pyrénées.
Les perturbateurs endocriniens et l'exposition aux pesticides sont pointés du doigt par l'InVS.
Les pesticides diminuent la fertilité
Une étude américaine réalisée auprès de 155 hommes de 18 à 55 ans, consultant un centre de traitement de l'infertilité et menée entre 2007 et 2012, démontre que les résidus de pesticides présents dans l'alimentation ont un effet direct sur la fertilité des hommes.
Les hommes consommant des fruits et légumes estimés comme les plus contaminés par les pesticides dans cette étude, présentaient 49 % de spermatozoïdes en moins (en quantité totale) et 32 % de spermatozoïdes morphologiquement normaux en moins dans leur sperme, comparativement aux hommes les moins consommateurs de ces fruits et légumes.
En revanche, les hommes consommant des fruits et légumes moins contaminés par des résidus de pesticides présentaient un sperme avec un pourcentage élevé de spermatozoïdes morphologiquement normaux.
"Il s’agit d’une alerte supplémentaire qui doit être entendue par les pouvoirs publics : il y a urgence à diminuer la tolérance aux résidus de pesticides dans les fruits et légumes en abaissant les Limites Maximales en Résidus et à encourager en priorité les agricultures qui n’utilisent pas de pesticides e synthèse, comme l’agriculture biologique" déclare François Veillerette, porte-parole de l'association Générations Futures.