Le Comité pour le développement durable en santé (C2DS) veut sensibiliser les établissements de santé à l'exposition des patients et personnels aux perturbateurs endocriniens, omniprésents dans l'environnement médical.
Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques qui ont des effets indésirables sur le système endocrinien avec des conséquences sur le développement, la croissance, la circulation sanguine, la reproduction, la fonction sexuelle, le comportement, l'humeur, le sommeil.
Tout le monde peut être exposé aux perturbateurs endocriniens en mangeant, en buvant, en respirant des poussières, gaz ou particules dans l'air et par contact avec la peau.
Parmi les perturbateurs endocriniens connus, le Bisphénol A, banni des contenants alimentaires depuis le début de l'année, les phtalates, que l'on retrouve dans certains produits cosmétiques ou encore les organochlorés, présents dans les pesticides utilisés dans l'agriculture intensive.
Les perturbateurs endocriniens sont partout dans le milieu médical
Les établissements de santé progressent à tout petits pas : aujourd'hui, seuls 15 % des 450 établissements de santé adhérents au CD2S adoptent des critères d'achats prônant l'exclusion des perturbateurs endocriniens dans les équipements.
"En France, une dizaine d'établissements de santé ont déjà réussi à bannir nombres de perturbateurs endocriniens par exemple des tubulures d'intubation, des dispositifs médicaux implantables ou non mais aussi de leur bâtiment" explique le C2DS.
Le CD2S veut faire avancer les établissements de santé dans la prise de conscience de l'impact des perturbateurs endocriniens sur la santé. Il propose de mettre en oeuvre 10 éco-gestes :
1 - Exiger l’identification des perturbateurs endocriniens dans les matériaux de construction et de décoration et préférer les produits alternatifs
2 - Éviter les insecticides à l’intérieur et privilégier les procédés naturels et certifiés AB pour l’extérieur
3 - Aérer autant que possible les locaux et privilégier les ventilations à doubles flux correctement réglées et régulièrement contrôlées
4 - Privilégier les détergents écolabellisés et les procédés alternatifs comme la vapeur
5 - Préférer les aliments produits sans recours aux pesticides
6 - Eviter les perturbateurs endocriniens dans le cadre de la préparation et la conservation des repas
7 - Substituer les dispositifs médicaux en plastiques contenant des substances à effet de perturbateur endocrinien
8 - Privilégier les produits de soin et d’hygiène corporelle écolabellisés
9 - Eviter les molécules et/ou les excipients présents dans les médicaments à effet de perturbateur endocrinien non souhaité
10 - Informer le personnel féminin en âge de procréer de la nécessité de signaler précocement sa grossesse pour se protéger notamment de l’exposition aux perturbateurs endocriniens