Une étude de Christophe Mcglade et Paul Ekins de l'University College of London, publiée dans la revue scientifique Nature, démontre qu'une grande partie des réserves des énergies fossiles exploitables dans le monde devrait rester dans le sol, afin de limiter le réchauffement climatique à 2°C.
Les objectifs fixés par le Groupement Intergouvernemental des Experts sur l'évolution du Climat (GIEC) sont de limiter le réchauffement global de la planète à 2°C d'ici la fin du siècle.
Pour atteindre cet objectif, le GIEC a estimé que l'accumulation d'émissions de gaz à effet de serre dans l'atmosphère entre 2011 et 2050 ne devait pas excéder 1100 gigatonnes de CO2.
Mais les réserves d'énergies fossiles, pétrole, gaz et charbon, actuellement présentes dans le sous-sol, contiennent environ 3 fois plus de gaz à effet de serre que cette limite.
Réduire l'exploitation d'énergies fossiles
"Nos résultats suggèrent que globalement, un tiers des réserves de pétrole, la moitié des réserves de gaz et plus de 80 % des réserves de charbon devraient rester inexploitées entre 2010 et 2050 pour atteindre l'objectif de 2°C" déclarent les chercheurs, ajoutant que l'exploitation des ressources en Arctique et tout autre exploitation non conventionnelle d'énergie fossile, est incompatible avec les efforts nécessaires pour lutter contre le réchauffement climatique.
Charbon aux Etats-Unis, en Chine, en Russie, pétrole au Moyen-Orient, au Canada, dans le Pacifique, gaz en Amérique du sud ou encore en Amérique centrale et du sud : une grande partie de toutes ces réserves devrait rester inexploitée. Avec des disparités selon les pays.
Un scénario difficilement envisageable, mais qui sera sans aucun doute abordé pendant le crucial Sommet de Paris sur le Climat en novembre prochain.