La synthèse du cinquième rapport du Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) sur le changement climatique confirme les prévisions des experts du climat, la gravité de la situation climatique et l'urgence à agir.
Le GIEC tire la sonnette d'alarme et interpelle les gouvernements afin qu'un accord international de lutte contre le changement climatique soit ratifié lors de la Conférence de Paris en 2015.
La seule chance de maintenir le réchauffement global à 2°C est de suivre le scénario le plus ambitieux proposé par le GIEC, à savoir réduire les émissions de gaz à effet de serre de 10 % par décennie.
Cela implique de réduire l'utilisation des énergies fossiles, d'améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments, d'investir massivement dans les énergies renouvelables, les transports propres, de lutter contre la déforestation...
Ce tournant énergétique crucial n'affecterait pas pour autant la croissance économique. "Les solutions sont nombreuses et permettent un développement économique et humain continu" explique Rajendra Pachauri, président du GIEC.
Les prévisions du GIEC à nouveau confirmées
L'usage des énergies fossiles a conduit à une augmentation exceptionnelle de la concentration des gaz à effet de serre, transformant le climat à un rythme jamais mesuré dans le passé, réaffirme le GIEC.
La hausse du niveau des mers est estimée, selon les scénarios envisagés par les experts du climat, entre 29 et 82 centimètres d'ici la fin du siècle.
Les phénomènes météorologiques extrêmes, déjà plus fréquents et plus intenses à l'heure actuelle, le seront davantage. Les événements pluvieux devraient être plus importants dans les zones humides, en revanche dans les zones sèches, les périodes de sécheresses seront plus fortes.
Les 10 années les plus chaudes jamais mesurées ont eu lieu depuis 1998 (2005 et 2010, les deux années les plus chaudes jamais enregistrées depuis 1850). La température moyenne mondiale (terre et océans) a augmenté de 0,85°C entre 1880 et 2012.
Les conséquences du changement climatique sont déjà visibles et affectent tous les équilibres. Fonte des calottes glaciaires, de la banquise, de la couverture neigeuse, du pergélisol (sol gelé en permanence), perturbations, migration et disparition de la biodiversité, baisse des rendements agricoles, de la ressource en eau potable, migration des populations subissant les effets du réchauffement...
"Tout ce dont nous avons besoin, c'est de la volonté de changer" a souligné Rajendra Pachauri. Son vice-président Youba Sokona, ajoutant que "plus nous attendons pour agir, plus ce sera coûteux".