La ministre de l'écologie Ségolène Royal a annoncé la suspension "sine die" de l'écotaxe, à l'issue d'une réunion avec les fédérations de transporteurs routiers.
L'écotaxe devait rapporter dans les caisses de l'Etat 800 millions d'euros pour financer des infrastructures de transports en commun et de transports propres.
Les violentes manifestations des bonnets rouges avaient fait enterrer l'écotaxe pour un péage de transit, destinés aux poids lourds de plus de 3,5 tonnes. Ce dernier devait être mis en oeuvre en 2015, et ses gains s'élevaient à 550 millions d'euros.
Les fédérations de transporteurs routiers avaient menacé de mettre en place des opérations escargot dès lundi 13 octobre contre ce péage. Suite à une réunion des fédérations avec le ministère de l'écologie, Ségolène Royal et le secrétaire d'Etat aux transports Alain Vidalies ont annoncé l'abandon de ces mesures.
Ils décident de " Premièrement, suspendre sine die le dispositif de l'écotaxe. Deuxièmement, de créer un groupe de travail de co-construction d'une solution qui se mettra en place, la semaine prochaine, avec toutes les parties prenantes. Troisièmement, d'intensifier la recherche de solutions sur la situation économique et sociale globale du secteur, notamment le chantier de la compétitivité, pour permettre au transport routier français de préserver ses entreprises et ses emplois" explique un communiqué commun.
Un manque à gagner de 800 millions d'euros
Un choix qui est loin de faire l'unanimité, car de nombreuses questions restent sans réponse.
Comment financer les infrastructures de transport, combien coûteront les pénalités du contrat Ecomouv et comment les payer, pourquoi céder au lobby des transporteurs routiers alors que de nombreuses concessions avaient déjà été faites, comment lutter contre la pollution de l'air et les émissions de gaz à effet de serre sans développer des solutions alternatives aux transports routiers ?
La secrétaire générale des Verts s'est dite scandalisée par l'abandon de l'écotaxe et rappelle dans un tweet que "ce sont les français qui paieront les pots cassés".