Le réseau Biodiversité pour les abeilles pointe un mauvais bilan de la saison apicole en 2014, malgré un taux de mortalité des colonies d'abeilles considéré comme "normal".
La production de miel se situerait aux alentours de 10 000 tonnes en 2014 selon une estimation du Réseau Biodiversité pour les abeilles, soit près de 4 fois moins qu'il y a 20 ans.
Le déclin des abeilles n'est pas seulement dû aux pesticides. Le Réseau estime que les autorités ont oublié les autres facteurs causant la mortalité des abeilles et le péril de la filière apicole.
Pas de fleurs, pas d'abeilles
Le problème de la ressource alimentaire est pointé. "Sans fleurs, pas de pollen indispensable à la défense immunitaire des abeilles. Sans fleurs, pas de nectar. Sans nectar, pas de miel. Certaines évidences doivent aujourd'hui être rappelées" explique le Réseau.
La sécheresse du printemps a diminué la ressource en fleurs mellifères. La Politique Agricole Commune va supprimer en 2015 les bonus aux agriculteurs pour mettre en place des jachères apicoles.
"Les ministères de l'agriculture et de l'écologie sont toujours d'accord lorsque nous leur demandons de développer cette biodiversité fonctionnelle indispensable pour maintenir un cheptel apicole en bonne santé et assurer une production de miel de qualité et en quantité. Mais la traduction en actes est malheureusement quasi inexistante" explique Philippe Lecompte, apiculteur bio et Président du Réseau Biodiversité pour les Abeilles
Virus mortel
Les maladies affectant les abeilles sont aussi une cause importante de déclin des colonies. Le virus de la paralysie chronique des abeilles (CBPV : Chronic Bee Paralysis Virus), appelé "maladie noire" est très contagieux. Il affaiblit les ruches et a provoqué cette année "d'importants dégâts dans les principaux bassins de production".
D'autre pathologies, champignons ou parasites affectent les pollinisateurs, comme le Nosema ceranae et le Varroa. Les moyens pour lutter contre ces problèmes sanitaires doivent être mobilisés pour répondre au problème majeur de déclin des pollinisateurs. "C'est l'avenir même de l'ensemble de la filière qui est en jeu (...) Il faut aujourd'hui apporter des réponses techniques aux véritables problèmes que sont l'appauvrissement de la ressource et les difficultés sanitaires" rappelle Philippe Lecompte.
Au-delà de la filière apicole, les pollinisateurs sont indispensables à la filière agricole et à nos ressources alimentaires. 35 % de notre alimentation provient de plantes fécondées par leurs soins.