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Barrage de Sivens : les opposants multiplient les actions

Publiée le 02 septembre 2014 à 06:25 dans Actualité de l'eau et de l'alimentation

Le projet du barrage de Sivens, porté par le Conseil générale du Tarn, est destiné à devenir un réservoir d'eau pour l'irrigation de plus de 300 hectares. Construit sur une zone humide, de nombreux opposants s'élèvent contre ce projet coûteux et nuisible à la biodiversité.

Barrage de Sivens : les opposants multiplient les actions

Le barrage de Sivens semble prendre le chemin du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.

Le barrage sur le Tescou s'étendra le long de la forêt de Sivens (Tarn), sur des espaces boisés classés (EBC) et une zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF), zone humide abritant une riche biodiversité, dont 94 espèces protégées.

Occupant une surface de 48 hectares, il est destiné à retenir 1,5 millions de m3 d'eau pour le soutien au débit d'étiage (ajouter un débit d'eau aux rivières ayant un niveau trop faible) et l'irrigation de parcelles agricoles.

Le projet coûtera 8,4 millions d'euros d'argent public. Les opposants au barrage dénoncent l'utilité même du projet qui encourage une agriculture intensive et productiviste, le coût de construction et de maintenance élevé, la destruction de 13 hectares de zone humide et l'absence de concertation en amont du projet.

De vives tensions au début des travaux

Des agriculteurs et habitants de la région ont mené depuis des mois des actions pour s'opposer au début des travaux. Des tensions avec les gendarmes ont eu lieu, avec des jets de cocktail Molotov et des interpellations.

La préfecture du Tarn assume "une position de fermeté" vis à vis des opposants et le Conseil général du Tarn a mis en place des arrêtés pour limiter la circulation et l'accès aux espaces concernés. Le déboisement a commencé, 130 gendarmes sécurisant l'intervention des bûcherons.

La préfecture du Tarn a insisté sur le caractère "exemplaire" du projet : 19,5 hectares de zones humides favorables aux espèces protégées recensées seront reconstituées, selon elle.

Les opposants en appellent à l'intervention de la ministre de l'écologie Ségolène Royal. La confédération paysanne, par la voix du député européen José Bové, demande d’urgence un moratoire sur les travaux de déforestation et sur le barrage, espérant que les décideurs publics "prennent rapidement la mesure des enjeux et de la gravité de la situation".

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