Le Collectif "Les Morts de la Rue" a publié une liste de 454 personnes décédées dans la rue en 2013, dont des enfants de moins de 15 ans. Le collectif veut interpeller les français sur les conditions de vie des personnes sans domicile fixe, et faire savoir que vivre dans la rue mène à une mort prématurée.
En 2013, le collectif Les Morts de la Rue a été informé du décès de 454 personnes dans la rue, la liste n'étant pas exhaustive.
"Les causes de décès ne sont pas très différentes de celles de la population générale" soulignait Lise Grout, épidémiologiste au sein du Collectif.
"Il s’agit pour les hommes de cause cardiaque, ou externe, agressions, suicides, qui sont celles que l’on retrouve dans la population masculine au même âge. Sauf que l’âge moyen de décès dans la rue est de 45 ans contre 77 ans dans la population générale" explique-t-elle.
L'âge moyen des adultes décédés recensés par le collectif en 2013 était de 53,4 ans en Ile-de-France, 48,4 ans en province. Les décès sont survenus tout au long de l’année, avec trois pics (mars, juin et octobre 2013). Les causes externes (agression, accident, suicide) représentent environ 20 % des décès.
Les ruptures les plus fréquemment rencontrées par ces personnes qui se sont retrouvées à la rue sont les migrations, le deuil d'un proche et le divorce. Elles avaient en moyenne passé 8 ans dans la rue pour les personnes décédées en province, et 12,4 ans pour les personnes décédées en Ile-de-France.
Enfants de moins de 15 ans
Parmi ces décès, 15 enfants de moins de 15 ans sont morts de la dangerosité des conditions de vie et du manque de suivi médical. L'âge moyen de ces enfants était de 4 ans. 5 d'entre eux étaient des nouveaux-nés.
16 personnes recensées comme faisant partie de la communauté Rrom, dont 10 enfants de moins de 15 ans et des femmes, sont également décédées. La moitié des décès étaient dû à des causes externes accidentelles, 4 décès de cardiopathie congénitale (grossesses non suivies médicalement) et 3 décès par maladie qui n’avait pas ou peu été traitées.
"L'augmentation des décès d'enfants est cohérente avec l’augmentation du nombre de familles hébergées par le 115 ou vivant dans des bidonvilles en périphérie des grosses agglomérations" souligne le Collectif.
Le Collectif Les Morts de la Rue dénonce les causes souvent violentes de ces décès, veille à la dignité des funérailles, soutient et accompagne les proches en deuil.
Pour plus d'informations, consultez le site Les Morts dans la Rue.
