L'amiante n'a pas fini de tuer. Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique (HSCP) estime que l'amiante va faire entre 68 000 et 100 000 victimes d'ici 2050.
C'est une catastrophe sanitaire sans précédent.
L'amiante, un isolant utilisé dans les bâtiments jusqu'à son interdiction en 1997, a déjà fait entre 61 000 et 118 000 victimes entre 1995 et 2009.
Les pathologies développées à cause de l'exposition à l'amiante sont des maladies respiratoires type cancer du poumon et mésothéliome, qui peuvent se déclarer plusieurs dizaines d'années après l'exposition.
L'Institut de Veille Sanitaire (InVS) estime que 68 000 à 100 000 personnes pourraient mourir des suites de l'exposition à l'amiante d'ici 2050.
Rien qu'en 2007, le nombre de cancers du poumon attribuables à l'amiante a été estimé entre 1500 et 2400.
Seuil d'exposition controversé
Les bâtiments font l'objet d'une réglementation depuis l'interdiction de l'amiante. Les niveaux d'exposition ne doivent pas dépasser 5 fibres d'amiante par litre d'air. Si c'est le cas, des travaux de désamiantage ou de confinement doivent être mis en oeuvre.
Des experts avaient proposé au HSCP d'abaisser ce seuil à 2 fibres par litres en 2015, puis 1 fibre en 2020. Une baisse "illusoire" tant que la réglementation actuelle n'est pas correctement appliquée, selon le HSCP : de nombreuses recommandations sont formulées pour rendre cohérentes les réglementations sur l'amiante et la pratique sur le terrain.
L'association nationale de défense des victimes de l'amiante (Andeva) a demandé d'abaisser sans tarder le seuil, conformément aux recommandations de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses), qui recommande 0,5 fibre par litre.