Des chercheurs de l'unité de Toxicologie de l'INRA Toxalim à Toulouse ont établi un lien entre exposition au Bisphénol A pendant la grossesse et l'allaitement, et le développement d'intolérances alimentaires à l'âge adulte.
Le Bisphénol A (BPA) est un composé chimique, agissant comme perturbateur endocrinien, soupçonné d'avoir des conséquences sur la chute de la fertilité masculine, l'augmentation des malformations génitales chez les petits garçons, le développement de problèmes rénaux et au foie, le développement de certains cancers...
Interdit depuis 2013 en France dans les biberons pour les enfants, il devrait être banni de tous les contenants alimentaires en 2015.
L'équipe Toxalim a constaté une réaction immunitaire d'intolérance chez les rats ayants été exposés au BPA, pendant la gestation et l'allaitement de leur mère. Les doses auxquels ils ont été exposés ont été inférieures aux doses recommandées par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA).
Inflammation au niveau de l'intestin
Les rats ont été nourris à l'âge adulte avec une protéine du blanc d'oeuf appelée ovalbumine, absente auparavant de leur régime alimentaire.
"En testant leur capacité à tolérer un nouvel aliment, nous avons observé une réponse immunitaire, notamment des anticorps, dirigée contre l'ovalbumine. L'administration répétée d'ovalbumine a, en outre, provoqué une inflammation locale au niveau de l'intestin" souligne l'équipe de chercheurs.
"Dans le cas du Bisphénol A, ce n'est pas la dose qui fait le poison. Les perturbations les plus importantes ont été observées avec une dose dix fois plus petite que celle considérée sans risque pour l'Homme, davantage qu'avec la dose réglementaire maximale… Cela pose la question de la fixation d'une dose journalière admissible" expliquent les chercheurs.
