Alors que l'extraction du gaz de schiste est interdite sur le territoire français, EDF a signé un accord avec une filiale du groupe américain Cheniere pour importer du gaz naturel liquéfié (GNL) issu de l'exploitation du gaz de schiste.
C'est un contrat d'une durée de 20 ans, pour la fourniture de 770 000 tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an, issu de l'extraction de gaz de schiste, provenant de Corpus Christi au Texas.
EDF l'a signé avec une filiale du groupe énergétique américain Cheniere, Corpus Christi Liquefaction.
C'est un communiqué du groupe américain publié le 17 juillet qui a relayé l'information, EDF n'ayant pas communiqué sur le sujet.
Il semble que le producteur d'électricité français veuille diversifier ses approvisionnements de gaz afin de réduire sa dépendance vis à vis du gaz russe.
Une hypocrisie inacceptable
La France a refusé l'exploitation du gaz de schiste sur son territoire pour les dangers que représente cette technique d'exploitation. Pour extraire le gaz, la roche souterraine est fracturée à l'aide de milliers de litres d'eau, de sable et de produits chimiques envoyés sous haute pression.
Cela induit une pollution des sols et des nappes phréatiques, une pollution visuelle générée par la multiplication des puits de forage dans le paysage, un danger pour la faune et la flore et une augmentation des émissions de gaz à effet de serre engendrées par la production.
Interrogé par France Info, Benoit Hartmann, porte-parole de France Nature Environnement (FNE), pointe "l'hypocrisie inacceptable" de la situation.
"C'est la même chose que les OGM. On s'interdit de les produire sur le territoire français parce qu'on considère que c'est trop dangereux mais à la fois on les importe massivement pour l'alimentation de notre bétail. C'est une forme de cynisme. Il faut être cohérent jusqu'au bout. Si on considère que c'est dangereux, c'est dangereux partout" rappelle-t-il.
Le député européen Yannick Jadot EELV en appelle à l'intervention de la ministre de l'écologie Ségolène Royal, rappelant que cette décision va à l'encontre des efforts que la France tente de faire sur la transition énergétique. L'Etat est actionnaire à 84,49 % d'EDF.