Une enquête a été réalisé par l'Ifop pour l'Association Nationale des Comités et Commissions Locales d'Information (Anccli) sur l'information des français vis à vis du nucléaire. Les résultats démontrent que le secteur du nucléaire est toujours aussi peu transparent pour la population.
66 % des personnes interrogées par l'Ifop estiment que le nucléaire reste un sujet tabou en France.
Les mots associés au nucléaire sont logiquement électricité et centrale pour respectivement 48 % et 41 % des répondants, puis viennent ensuite déchets (32 %) et accident (15 %). Le mot progrès n'est associé au nucléaire que pour 9 % des répondants.
Distance de sécurité élevée
Sur la distance de sécurité nécessaire pour être protégé en cas d'accident nucléaire, les français situent en moyenne cette distance à 330 kilomètres.
Cette distance varie selon les catégories de la population. "Elle se révèle particulièrement élevée parmi les jeunes (392 kilomètres pour les personnes âgées de 18 à 24 ans, 369 pour les personnes âgées de 25 à 34 ans), les familles nombreuses avec trois enfants ou plus (391 kilomètres), les ruraux (360 kilomètres) et les femmes (352 kilomètres)" explique l'enquête.
Les français résidant à proximité d'une centrale nucléaire (moins de 20 km) sont ceux qui estiment la distance de sécurité la plus élevée : 489 km.
Manque de transparence
La réalité est tout autre. En cas d'accident nucléaire majeur, le déclenchement du plan particulier d'intervention (PPI) établit un périmètre de sécurité de... 10 km. Le nouveau projet de loi sur la transition énergétique oblige désormais EDF à informer régulièrement les populations vivant à proximité des centrales de la conduite et des mesures de sécurité à tenir en cas d'accident.
"Ce sondage est révélateur d'un véritable manque de transparence vis-à-vis de la population" estime l'Anccli, ajoutant que le nucléaire reste un sujet "sensible et flou, en particulier s'agissant de la sûreté nucléaire".