Le 7 août 2009, la rupture d'un pipeline de pétrole exploité par la Société du Pipeline Sud-Européen (SPSE) permet à 4500 tonnes de pétrole de se déverser dans la réserve naturelle de la Crau. Le procès s'ouvre au Tribunal correctionnel de Tarascon.
C'est un désastre écologique qui a marqué les esprits.
La fissuration du pipeline dans la réserve de la Crau, déversant en geyser 4500 tonnes de pétrole, a durablement pollué et dévasté 5 hectares de la réserve de la Crau, cette steppe sèche, sanctuaire de la biodiversité et lieu unique en Europe. La nappe phréatique a également été touchée par la pollution.
La société SPSE, filiale de Total et d'Exxon, avait été mise en examen en octobre 2010 par la juge d'instruction de Tarascon, Ghislaine Roque, pour "déversement par personne morale de substances nuisibles et mise en danger d'autrui par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence". La "piètre qualité des oléoducs avait été soulignée.
Des centaines d'années pour cicatriser
SPSE, avait pris en charge les travaux de dépollution, enlevant une couche sur le sol pollué, nécessitant la rotation de 1600 camions, évacuant 60 000 mètres cubes de terres souillées, dans des méthodes très contestées par les associations de protection de l'environnement. 45 hectares seront endommagés par le chantier de dépollution.
"Les effets de cette pollution vont s'étendre sur des dizaines, voire des centaines d'années. Cela ne va se cicatriser que très lentement" souligne Axel Wolff, conservateur du site et responsable du pôle Bouches-du-Rhône au sein du Conservatoire d'espaces naturels (CEN).
Une amende de 250 000 euros a été requise mardi 3 juin devant le tribunal correctionnel de Tarascon, à l'encontre de SPSE. Le CEN sera la principale partie civile du procès.