La Fondation Danielle Mitterrand France Libertés et 60 millions de consommateurs ont publié le palmarès des fuites d'eau dans les grandes villes françaises. En moyenne, 20 % des volumes d'eau potable sont perdus dans les fuites.
A l'heure où tous les citoyens sont appelés à se mobiliser pour faire des économies d'eau, certaines collectivités ont encore de gros efforts à faire.
1,3 milliards de mètres cubes d'eau traités par les usines sont perdus dans les fuites, en raison des dysfonctionnements et de la vétusté du réseau de canalisations.
Le palmarès des fuites dans les plus grandes villes françaises est publié par la Fondation Danielle Mitterrand et l'association 60 millions de consommateurs. "Ce classement a été établi à partir des données 2011 de la base statistique de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) et des rapports annuels locaux sur le prix et la qualité du service de l’eau, ainsi que des informations directement fournies par les collectivités" explique l'association.
Les collectivités ont l'obligation légale d'enregistrer leurs données sur l'eau auprès de l'Onema : mais 16 % d'entre elles ne font pas preuve de transparence.
Plus on attend, plus le coût sera élevé
L'objectif fixé par la loi Grenelle II est de limiter le taux de fuites à 15 % de l'eau produite. Deux préfectures sur trois dans l'hexagone ne réussissent pas à atteindre cet objectif. Dans 1/4 des préfectures, le taux de fuites dépasse même les 25 %. Les mauvais élèves sont Dignes-les-Bains (54 % de fuites), Bar-le-Duc (48 %), Saint-Denis de la Réunion (46 %), Fort-de-France (41 %), Nîmes (37 %), Evreux et Tulle (36 %).
Les villes qui totalisent le moins de fuites sont Rennes et Le Mans (4 %) et Blois (5 %). La capitale Paris atteint 8 %.
De nombreuses collectivités n'ont pas réalisé un état des lieux de leur réseau de canalisations, malgré une obligation légale qui fixait la limite à décembre 2013. "L’enjeu financier de la rénovation du réseau est colossal : il faudrait engager entre 1,5 et 2 milliards d’euros par an pour réaliser les travaux nécessaires partout en France, soit plus du double du rythme actuel" explique 60 millions de consommateurs.
Mais plus les élus attendent, plus le réseau se dégrade, plus la facture sera lourde. Et elle sera lourde également pour les usagers, d'un point de vue financier, mais aussi sanitaire, les anciennes canalisations en plomb ou PVC pouvant rejeter dans l'eau des substances nocives pour la santé.