Une étude de l'association de consommateur l'UFC-Que Choisir démontre que les volailles, à force de subir trop de traitements aux antibiotiques, deviennent résistantes à ces médicaments. Elles sont porteuses de bactéries, pouvant être diffusées aux consommateurs.
L'UFC-Que Choisir a testé en laboratoire la présence de bactéries résistantes aux antibiotiques dans la viande de volaille vendue dans les commerces.
61 % des échantillons analysés étaient porteurs de bactéries résistantes à une ou plusieurs familles d'antibiotiques, dont 23 % à des antibiotiques critiques (utilisés en dernier recours en médecine humaine pour des pathologies graves).
Les éleveurs de volailles utilisent beaucoup trop d'antibiotiques dans leurs élevages. Les volailles premier prix sont les plus impactées. Les volailles bio beaucoup moins. Quant au Label Rouge, les volailles présentent moins de résistance, mais lorsqu'elle est présente, elle concerne les antibiotiques les plus forts.
Ces bactéries peuvent se transmettre dans l'environnement du consommateur lorsqu'il manipule les volailles.
Pas de contraintes pour réduire les antibiotiques
Un plan Ecoantibio 2012-2017 existe, visant à réduire de 25 % l'usage des antibiotiques en médecine vétérinaire, mais il n'est absolument pas contraignant. De plus, les vétérinaires vendant eux-mêmes les antibiotiques aux éleveurs, cette pratique n'incite pas à la modération.
L'association de consommateur appelle le gouvernement à "imposer le découplage entre la prescription des antibiotiques restant à la charge des vétérinaires et la vente de ces molécules qui doit être réservée aux seuls pharmaciens" et à "sacraliser, dans la Loi, l’engagement de réduction de 25% d’utilisation des antibiotiques, mesuré en termes d’exposition des bêtes et non de tonnage, et d'assortir cet objectif de sanctions dissuasives".