Une équipe de chercheurs de l'Université de Caen menée par les Professeurs Mesnage et Séralini dénonce les insuffisances des évaluations réalisées sur les pesticides. Ils seraient des centaines de fois plus toxiques que ce que prétend leur évaluation.
Le Professeur Gilles-Eric Séralini est connu pour avoir publié une étude choc sur les OGM et le Round Up de Monsanto, vient de faire paraître les résultats d'une étude sur la toxicité des pesticides.
Les pesticides vendus aux agriculteurs et aux jardiniers amateurs sont composés d'une substance active et différents adjuvants. Les évaluations réalisées sur les pesticides avant leur autorisation de mise sur le marché portent sur la substance active.
L'équipe de chercheurs de l'Université de Caen démontre que les différents composés entrant dans la formulation du produit peuvent avoir eux-mêmes un effet toxique. Ces substances "satellites" pourraient multiplier la toxicité du produit actif, le rendant de cent à mille fois plus toxique que les concentrations sur lesquelles se basent les autorisations de mise sur le marché.
9 pesticides ont été testés (3 herbicides, 3 fongicides et 3 insecticides). 8 d’entre eux montrent clairement des effets toxiques sur des cellules humaines des centaines de fois plus importants que ceux causés par leur matière active seule, selon l'étude. Le 9ème pesticide n'a pas d'adjuvant déclaré selon les chercheurs.
Sous-évaluation de leur toxicité
"Nos résultats remettent en question la pertinence de la dose journalière admissible (DJA) pour les pesticides" expliquent les chercheurs, ajoutant que "les essais concernant la toxicité des pesticides peuvent ne pas refléter les expositions environnementales pertinentes".
"Cette étude montre l’ampleur du scandale de la sous- évaluation des risques réels posés par les pesticides auxquelles les agriculteurs et le reste de la société également sont exposés chaque jour !" dénonce François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. "Nous demandons que des tests sur les effets chroniques de ces formulations de pesticides soient rendus obligatoires au niveau national et européen au plus vite, c’est une exigence de santé publique !" ajoute-t-il.
L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a pris connaissance de cette publication et souhaite "que d'autres travaux scientifiques permettent de la mettre en perspective" selon le site allodocteurs.fr.