Le rapport du Forum Economique Mondial, relayé par l'ONG Oxfam, met en avant le déséquilibre majeur de répartition des richesses dans le monde. Des inégalités économiques extrêmes néfastes pour la croissance économique et l'équilibre social.
Les disparités grandissantes de revenus ont été pointées du doigt par le Forum économique mondial comme un risque majeur pour la sécurité et la stabilité sociale dans le monde.
Aujourd'hui, les 1 % les plus riches détiennent la moitié des richesses du monde, estimée à 110 trillions de dollars : elle représente 65 fois la richesse totale de la moitié de la population mondiale la moins riche.
Cette moitié regroupant les personnes les moins riches du monde possède l'équivalent de la richesse des 85 personnes les plus riches.
"La concentration massive des ressources économiques dans les mains de toujours moins de personnes constitue une réelle menace pour les systèmes économiques et sociaux inclusifs. Au lieu d'avancer ensemble, nous voyons les inégalités se creuser en matière de pouvoir économique et politique, ce qui exacerbe inévitablement les tensions sociales et accroît le risque d'éclatement de la société" souligne Oxfam.
Effet boule de neige
L'ONG estime qu'aux Etats-Unis notamment, les 1% les plus riches ont confisqué 95 % de la croissance post-crise financière depuis 2009, tandis que les 90 % les moins riches se sont appauvris.
Les inégalités sont un cercle vicieux car ils aggravent d'autres inégalités, comme celles entre les hommes et les femmes, et menacent la démocratie.
"Dans de nombreux pays, les inégalités économiques extrêmes sont d’autant plus inquiétantes que la concentration des richesses entraîne de fortes inégalités de la représentation politique. Lorsque les plus riches confisquent les politiques gouvernementales, les règles sont biaisées en leur faveur et souvent au détriment du reste de la population" déclare Oxfam.
Oxfam appelle les participants au Forum de Davos à inverser ces inégalités, notamment par une fiscalité progressive sur les revenus et les richesses et le paiement de la fiscalité dans le pays de résidence et dans les pays dans lesquels sont effectués les investissements. L'ONG appelle à une plus grande régulation des marchés pour promouvoir une croissance plus équitable et durable et des mesures afin de juguler la capacité des plus riches à influer sur les processus et les politiques servant leurs intérêts.